Moscou va finaliser la vente à l’inde de systèmes antiaériens
L’opération butait face aux menaces de sanctions US contre New Delhi
AFP — Moscou et New Delhi finaliseront la vente de systèmes de défense antiaérienne russes S-400 à l’occasion de la visite en Inde jeudi et vendredi du président Vladimir Poutine, a annoncé hier le Kremlin.
«Le 4 octobre, le président part pour une visite importante en Inde (...) Le point essentiel de cette visite sera la signature d’un accord de livraison des systèmes de missiles S-400», a déclaré aux journalistes le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, évoquant un contrat de cinq milliards de dollars. Les négociations entre New Delhi et Moscou pour l’achat de ce système de défense antiaérienne étaient en cours depuis de nombreux mois mais butaient face aux menaces de sanctions brandies par les Etatsunis en cas d’achat d’armement russe.
L’inde a indiqué qu’elle demanderait à Washington une dérogation si les négociations avec les Russes sur les S-400 aboutissaient mais un responsable américain avait déclaré, fin août, qu’il n’y avait aucune garantie dans ce sens. Le Congrès américain a adopté en 2017 une loi afin de punir la Russie pour son intervention en Ukraine, selon les Occidentaux, et son ingérence supposée dans l’élection présidentielle américaine. Cette loi impose des sanctions économiques contre toute entité ou pays qui conclut des contrats d’armement avec des entreprises russes. Fin 2017, la Russie avait déjà conclu un contrat pour la vente de S-400 à la Turquie, soulevant des critiques parmi les alliés d’ankara au sein de l’otan, qui soulignent son incompatibilité avec les systèmes de défense de l’alliance. La Russie est également en négociations avec le Qatar pour l’achat de ces systèmes de défense antiaérienne comprenant plusieurs stations radar, ainsi que des missiles de diverses portées et des équipements de maintenance. Il s’agit du système de défense antiaérienne russe le plus avancé.
Le président russe se rendra en Inde les 4 et 5 septembre. Il s’agit de sa première visite en Inde depuis octobre 2016, à l’occasion du sommet des puissances émergentes des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).