La Presse (Tunisie)

Retrouver de la hauteur

- K.K.

Sans parler «d’état d’urgence» pour Riga et ses hommes, seule la victoire face au Stade Tunisien permettra aux Clubistes de sortir du placard et retrouver de l’ambition.

Les derniers résultats mitigés du CA en championna­t ont quelque peu douché l’enthousias­me d’un club qui a pourtant agité le mercato en s’offrant quelques nouvelles recrues.

Cette évolution de l’effectif clubiste, ajoutée aux départs de certains éléments-clés partis monnayer leur talent ailleurs, a ainsi coûté cher en ce début de saison. Le CA totalise jusque-là 4 points au compteur. Une défaite, un nul et une victoire, le premier bilan est insuffisan­t. Hormis un rendement à Gabès, avalisé malgré la défaite, le CA a perdu de son panache et de sa rigueur comme constaté face au CSHL. Maintenant, plus de points à perdre dorénavant. En championna­t, le CA doit trouver son rythme de croisière et s’armer d’humilité. Il n’est plus permis aussi de s’offrir une crise dont le CA a le secret comme affirment les puristes. Le coach doit être soutenu, l’exécutif aux petits soins et les joueurs rappelés à l’ordre. Ce samedi, ce sera jour de derby face au Stade Tunisien, leader émérite jusque-là. Le CA doit impérative­ment se relancer. Et pour y parvenir, il doit gagner. Ce faisant, pour ce faire, les tenants clubistes ont récemment choisi de mettre le groupe hors de portée de la pression des supporters. Le coach, à son tour, sait qu’il joue aussi une carte personnell­e importante face aux Bardolais. Il faut comprendre que les entraîneur­s n’ont jamais fait de vieux os quand les résultats ne sont pas au rendez-vous.

Volet profil d’ensemble. Bien des choses sont à revoir, et ce, en dépit du fait que le staff technique n’a pas l’embarras du choix.

Si face au CSHL, le CA a livré une prestation franchemen­t indigente, de quoi le plonger dans un profond malaise.

A Gabès, contre la Stayda, il y a eu du mieux sans plus. Le CA déroule mais manque de suite dans les idées.

Il semble frais et pimpant. Mais il subit au final le contre-coup de ses errements défensifs. L’attaque, à son tour, est tout simplement famélique alors que le milieu manque de tranchant et de lucidité.

Et cette fois, face au Stade Tunisien, en cas de panne sèche, le public ne manquera pas de gronder. C’est dire combien ce match est important aux yeux de tout le microcosme clubiste.

Le coach assume

De l’avis de nombreux observateu­rs, José Riga fait du bon travail avec l’effectif sous la main. Il a juste besoin de temps pour créer une alchimie de groupe et une cohésion d’ensemble.

Sauf qu’au CA, un club sanguin par excellence, c’est pareil pour tous les entraîneur­s quand les résultats ne sont pas en adéquation avec les espoirs et les objectifs. Quant à José Riga, il n’est nullement défaitiste. Bien au contraire. Il a récemment affirmé en substance qu’il faut être combatif même s’il y a déjà quelques points d’écart avec ses concurrent­s. Bref, il assume mais il demande aussi un minimum de tolérance. Cependant, un autre son de cloche rappelle qu’au-delà du simple constat mathématiq­ue, c’est le terrain qui inquiète.

A Gabès, le CA pouvait nourrir des regrets. Mais face au CSHL, il n’y avait pas grand-chose à dire, car on peut presque parler de faute profession­nelle vu que le CA n’a pas joué tout simplement ! Les problèmes paraissent même multiples : des axiaux pas au niveau, des joueurs offensifs qui ne jouent pas ensemble, une équipe coupée en deux, mais surtout, un manque d’envie flagrant, à l’exception du rendement face à la Stayda.

Il faut un peu de tout en football pour construire une victoire. Le CA a tantôt manqué d’agressivit­é volet récupérati­on, de présence sur le deuxième ballon. Il y avait même trop d’écart entre les lignes face à L’USM à Radès. En clair, pour certains, les constats sont terribles et le CA doit vite rectifier le tir et serrer les dents jusqu’à ce qu’il retrouve la lumière. Chapitre satisfacti­on maintenant. Le vestiaire clubiste est un long fleuve tranquille.

Les joueurs cohabitent en totale osmose et harmonie.

Ils s’entendent bien et c’est déjà ça de gagné !

Pour revenir aux affaires purement techniques, globalemen­t, jusque-là, hormis quelques temps forts où le CA a paru bien en jambes sans pour autant forcer son destin, il a aussi constammen­t et vainement paru chercher des solutions la plupart du temps.

La faute à une absence de buteur, de détonateur et de régulateur parfois. Le football est ainsi fait. Pour s’imposer et jouer crânement ses chances, il faut s’appuyer sur une défense solide un milieu complément­aire et une virtuosité de tous les instants en pointe.

Ça ne semble pas être le cas du CA jusque-là.

Mais maintenant, sans parler d’état d’urgence pour Riga et ses hommes, seule la victoire face au Stade Tunisien permettra aux Clubistes de sortir du placard et lancer finalement leur saison.

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Wissem Ben Yahia, l’âme du milieu clubiste

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