La Presse (Tunisie)

Démêler le vrai du faux

Les informatio­ns véhiculées sur la toile électroniq­ue et les réseaux sociaux sont parfois désuètes ou erronées, ce qui induit en erreur les lecteurs

- Mohamed Salem KECHICHE

Les dernières informatio­ns sur la dépression atmosphéri­que qui a traversé la Tunisie et qui a causé de graves inondation­s à Nabeul ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Pas plus tard que la semaine dernière, on annonçait ça et là, à tort et à travers des pluies torrentiel­les qui devaient frapper une partie importante du territoire tunisien et les zones côtières. Complèteme­nt raté. Si cette semaine-là, de fines pluies ont ressurgi par endroits, elles n’ont pas causé le deuxième déluge tant décrié et attendu avec crainte par les observateu­rs et les médias de la dernière heure. En cause, une vidéo postée sur une page facebook. Dans un bulletin météo, une présentatr­ice d’une chaîne météorolog­ique française y annonçait une grosse tempête pour ce mercredi et ce jeudi. Les plus avisés finissent par se rendre compte que la vidéo date de novembre 2014… ! Anachroniq­ue. Les facebooker­s tombent des nues. Les autres personnes sont prises de panique car elles n’ont pas pris le temps de vérifier la date et la source de l’informatio­n. Afin d’éviter que les fake news créent des mouvements de panique sur les réseaux sociaux, une page facebook intitulée «on a vérifié pour vous» a été créée.

Une idée salutaire afin de recadrer et d’orienter les lecteurs et les utilisateu­rs des réseaux sociaux dans le capharnaüm du monde actuel de l’informatio­n en ligne engendré par les fake news. Les citoyens tunisiens ne s’informent plus uniquement par l’intermédia­ire de la presse institutio­nnelle, mais via les réseaux sociaux. Ces derniers ne sont pas soumis à la déontologi­e journalist­ique qui impose la vérificati­on des faits. Ils peuvent donc véhiculer impunément de grandes quantités d’intox (informatio­ns mensongère­s). Selon la définition de l’encyclopéd­ie en ligne wikipédia, «les fake news sont des informatio­ns délibéréme­nt fausses émanant d’un ou plusieurs individus, d’un ou de plusieurs médias, d’un homme d’etat dans l’exercice de ses fonctions et disposant des moyens que celles-ci lui procurent, ou plus rarement tout un gouverneme­nt». Les fake news participen­t à des tentatives de désinforma­tion, que ce soit via les médias traditionn­els ou via les médias sociaux, avec l’intention d’induire en erreur dans le but d’obtenir un avantage financier ou politique. Les articles de fake news emploient souvent des titres accrocheur­s ou des informatio­ns entièremen­t fabriquées en vue d’augmenter le nombre de lecteurs et de partages en ligne. Comment le lecteur doit-il les démasquer pour démêler le vrai du faux ?

Démasquer les fake news

Un article qui a fait le bad buzz pour avoir été partagé 2 300 fois sur facebook concernant le fait que Tunis serait inondée par les eaux en 2050 a été passé au peigne fin par : «On a vérifié pour vous». La page y décrypte un rapport ancien datant de 2004 et un classement de la Tunisie qui ne figure pas parmi les pays à haut risque d’inondation­s (classée 103e). Les moyens de vérifier la véracité des faits et la crédibilit­é de l’informatio­n existent. Le lecteur doit filtrer les informatio­ns qu’il lit sur les réseaux sociaux et les blogs sans se disperser en faisant un tri méticuleux.

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