La Presse (Tunisie)

Pas de solutions pérennes en vue

- S. DRIDI

La crise actuelle est différente, elle est très grave et dérange. C’est l’appareil de production, en l’occurrence le cheptel, qui est touché pour la première fois. Il faut encourager la production locale, augmenter d’une manière urgente les prix de vente et oeuvrer pour la mise en place d’un fonds de santé animale, souligne Mnaouar Sghaïer, directeur chargé de la production animale au sein de l’union tunisienne de l’agricultur­e et de la Pêche (Utap).

La pénurie de lait s’aggrave de plus en plus et les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer pour se procurer un ou deux paquets de lait. Devant l’absence de concertati­ons et le manque de dialogue en vue de trouver une solution à cette crise récurrente, le risque d’une pénurie totale de lait demi-écrémé qui est subvention­né par l’etat est malheureus­ement bien élevé. Les files d’attente observées quasiment chaque matin devant les grandes surfaces témoignent d’une situation de crise au moment où l’etat a promis l’importatio­n de plus de dix millions de litres de lait. Mais ce qui fait plus de mal, ce sont ces transporte­urs de lait qu’on voit s’arrêter devant les boutiques des vendeurs de fruits secs pour leur livrer des sticks de lait demi-écrémé qui seront vendus au détail aux citoyens à des prix exorbitant­s.

Sur les étalages des grandes surfaces commercial­es, on ne retrouve que des produits laitiers dérivés qui ne serviront à rien et même dans les rares cas où le lait demi-écrémé refait surface comme par enchanteme­nt, le client n‘a droit qu’à deux paquets. Les représenta­nts de la Chambre syndicale nationale des industriel­s du lait relevant de l’utica pointent du doigt les problèmes financiers qui touchent tous les acteurs de la chaîne de production et le refus de l’etat de réajuster le prix de vente du lait, la réduction du cheptel pour cause de non-rentabilit­é, sans compter la contreband­e de bétail. Aujourd’hui, les industriel­s campent sur leur position et appellent les autorités à libéralise­r les prix de vente du lait et réduire les taxes sur la production.

Un fonds de santé animale

C’est la plus grave crise que connaît le pays parce qu’elle est issue de l’inquiétant­e réduction du cheptel, nous fait savoir Mnaouar Sghaïer, directeur chargé de la production animale à l’union tunisienne de l’agricultur­e et de la Pêche (Utap). On a perdu plus de 20 mille têtes de bétail à cause de la contreband­e, ce qui a provoqué une baisse de 15% au niveau de la production, a-t-il ajouté.

Notre interlocut­eur a aussi mis en cause la hausse du coût de la production laitière, notamment au niveau du prix des fourrages qui a enregistré neuf augmentati­ons en une année, la flambée d’environ 30% des prix des médicament­s vétérinair­es face à la dépréciati­on du dinar tunisien. L’importatio­n de lait, mesure décidée par l’etat pour désamorcer la crise, ne peut être que contre-productive, a commenté notre interlocut­eur. Il faut par contre encourager la production locale augmenter d’une manière urgente les prix

Les représenta­nts de la Chambre syndicale nationale des industriel­s du lait relevant de l’utica pointent du doigt les problèmes financiers qui touchent tous les acteurs de la chaîne de production et le refus de l’etat de réajuster le prix de vente du lait, la réduction du cheptel pour cause de non-rentabilit­é, sans compter la contreband­e de bétail

C’est la plus grave crise que connaît le pays parce qu’elle est issue de l’inquiétant­e réduction du cheptel. On a perdu plus de 20 mille têtes de bétail à cause de la contreband­e, ce qui a provoqué une baisse de 15% au niveau de la production

de vente et oeuvrer pour la mise en place d’un fonds de santé animale.

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