La Presse (Tunisie)

Grand désarroi

- Par Jawhar CHATTY

LE cri de ras-le-bol lancé depuis trois jours par le ministre de la Défense nationale Abdelkrim Zbidi contre la classe politique peut être à juste titre considéré comme un coup de maître traduisant le désarroi de tout un peuple face à la dérive de notre pays, qui n’a pas été en mesure de retrouver ses repères, huit ans après son entrée en révolution.

Ému lors de la cérémonie de l’enterremen­t des deux jeunes soldats victimes du terrorisme au mont Chaâmbi, le ministre en a imputé de manière franche et directe la responsabi­lité à la classe politique qui, depuis sept ans, a plongé le pays dans des tergiversa­tions stériles. Il est même allé jusqu’à dire qu’il viendra le jour où le peuple leur demandera des comptes...termes très forts dans la bouche d’un ministre réputé pour son franc-parler, son intégrité, son grand patriotism­e et sa transcenda­nce des choses.

Marquant une entrée politique nationale en pleine crise sur fond de blocage des institutio­ns au niveau de l’exécutif et de multiplica­tion des problèmes de tous ordres qui attendent des solutions, la déclaratio­n du ministre de la Défense est venue dire tout haut ce que beaucoup de monde chez nous et ailleurs vit comme une fatalité... sans donner l’impression de saisir réellement les grands dangers qui menacent notre pays.

Plus qu’un cri d’alarme, sa déclaratio­n doit être prise très au sérieux par toute la classe politique. Quant au peuple, intelligen­t qu’il est, il en a saisi la portée à sa manière, appréciant pour beaucoup l’honnêteté et la rigueur du ministre, que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de conscience du gouverneme­nt.

L’espoir est permis de voir la classe politique saisir à sa juste valeur cette déclaratio­n de M. Zbidi, avoir l’honnêteté de reconnaîtr­e ses torts et se décider à se pencher sans tarder sur les grands problèmes de la Tunisie, si elle veut éviter au pays des surprises, voire des tsunamis qui risquent de l’enfoncer davantage dans le tohu-bohu et la régression.

l’espoir est permis de voir la classe politique saisir à sa juste valeur cette déclaratio­n de M. Zbidi, avoir l’honnêteté de reconnaîtr­e ses torts et se décider à se pencher sans tarder sur les grands problèmes de la tunisie, si elle veut éviter au pays des surprises, voire des tsunamis qui risquent de l’enfoncer davantage dans le tohu-bohu et la régression.

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