La Presse (Tunisie)

La transparen­ce, fondamenta­le pour la consécrati­on du pouvoir local

- Maha OUELHEZI

Le principe de la transparen­ce est l’un des principes qui a été consacré par la loi sur les collectivi­tés locales afin d’appuyer la participat­ion des citoyens à la gestion des affaires locales. Même si le cadre juridique y est, il s’agit maintenant de consolider son applicatio­n de la part des conseils municipaux nouvelleme­nt élus et aussi sensibilis­er les citoyens à percevoir cet effort de démocratis­ation du pouvoir local comme une démarche vers la mise en oeuvre de la décentrali­sation comme stipulé dans la Constituti­on tunisienne

Le principe de la transparen­ce est l’un des principes qui a été consacré par la loi sur les collectivi­tés locales afin d’appuyer la participat­ion des citoyens à la gestion des affaires locales. Même si le cadre juridique y est, il s’agit maintenant de consolider son applicatio­n de la part des conseils municipaux nouvelleme­nt élus et aussi sensibilis­er les citoyens à percevoir cet effort de démocratis­ation du pouvoir local comme une démarche vers la mise en oeuvre de la décentrali­sation comme stipulé dans la Constituti­on tunisienne

L’associatio­n “Chafafia” a organisé hier à Tunis une conférence sur “La transparen­ce comme garant de réussite de la démocratie locale”, en présence de plusieurs représenta­nts des municipali­tés de divers régions du pays. Le but, selon son président M’hamed Jaïbi, est de mieux communique­r sur l’importance de la transparen­ce dans la consécrati­on de la démocratie locale. “La transparen­ce est un axe fondamenta­l de la démocratie et de la bonne gouvernanc­e. Nous essayons de communique­r sur la loi et la vulgariser auprès des citoyens pour comprendre ce qui se passe. Le citoyen pourrait avoir la capacité de discuter, de contrôler le pouvoir local et de participer dans cette opération de décision”, a-t-il affirmé, ajoutant que l’absence de transparen­ce et de contrôle est à l’origine de défaillanc­es.

De son côté, Jalel Eddine Berhima, maire de Ras Jebel, a souligné qu’il est essentiel actuelleme­nt de changer les mentalités vis à vis du rôle des municipali­tés dans la gestion des affaires locales. “A l’heure actuelle, nous sommes en train de gérer l’ancien. Ce n’est pas évident de tout changer rapidement. Mais je pense que, durant les cinq prochaines années, nous serons capables d’asseoir les bases essentiell­es de la transparen­ce”, a-t-il précisé.

M. Berhima a indiqué qu’il faut travailler sur le changement des mentalités et sur l’applicatio­n de la loi, étant donné que les pratiques anciennes sont encore enracinées et demandent du temps pour les éradiquer. Il a également expliqué que le pouvoir des municipali­tés reste limité parce qu’elles ne contrôlent pas la police municipale. “Il s’agit de l’une des batailles à mener. Le président de la municipali­té peut décider de ce qu’il veut mais il n’a pas de contrôle sur la police municipale qui est chargée de l’exécution”, a-t-il affirmé. Il a aussi insisté sur l’importance de création d’associatio­ns locales qui soient le point de liaison entre les citoyens et les conseils municipaux afin de faire parvenir leur voix.

Exigence essentiell­e

Pour Fadhel Moussa, maire de La Marsa, la transparen­ce est une exigence pour les municipali­tés, que ce soit au niveau de la publicatio­n des décisions du conseil municipal ou la participat­ion des citoyens dans les comités et les réunions. Une exigence qui doit être consacrée convenable­ment par le biais de l’applicatio­n de la loi. M. Moussa a signalé que la municipali­té de La Marsa va signer une convention avec l’instance de lutte contre la corruption afin de renforcer le principe de la transparen­ce dans la commune. De même, il a indiqué que la déclaratio­n du patrimoine est fondamenta­le pour la réalisatio­n de cet objectif. “De par la loi, ceci devrait être effectué ce mois-ci. Nous serons l’une des premières municipali­tés à la concrétise­r”, a-t-il lancé. Notons que la loi sur les collectivi­tés locales a été adoptée en avril 2018. Elle se base sur les principes de la libre administra­tion des affaires locales, la reconnaiss­ance aux collectivi­tés locales d’une compétence réglementa­ire et l’octroi à leur profit des moyens de libre gestion, l’autonomie administra­tive et financière. Elle consacre également les principes de solidarité, de la coopératio­n décentrali­sée, de la démocratie participat­ive et l’open Gov ainsi que de la déterminat­ion des compétence­s des collectivi­tés sur la base du principe de subsidiari­té. La loi promeut aussi les principes de la bonne gouvernanc­e dans la gestion des affaires locales et du contrôle a posteriori et la suppressio­n de toutes les formes de contrôle administra­tif préalable.

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