Le système des autorisations de sortie aboli fin octobre
Cependant, seul 5% du personnel d’une entreprise devra désormais obtenir une permission pour quitter le territoire
AFP — Le Qatar abolira d’ici fin octobre son système controversé des autorisations de sortie, qui oblige les travailleurs étrangers à obtenir la permission de leurs employeurs pour quitter le pays, a affirmé hier un syndicat international après une rencontre avec le gouvernement qatari. «Nous avons assisté à des progrès significatifs. Tout d’abord, nous avons vu que la loi sur les visas de sortie prend fin et cela entrera en vigueur d’ici la fin d’octobre», a déclaré Sharan Burrow, à la tête de la Confédération syndicale internationale lors d’une conférence de presse à Doha. «Chacun sait qu’il s’agit d’un grand changement et que cela prendra en réalité un certain temps mais formellement, cela sera appliqué à la fin du mois», a précisé Mme Burrow, qui a rencontré le Premier ministre qatari ainsi que le ministre du Travail. Début septembre, le Qatar avait approuvé une loi mettant fin aux autorisations de sortie du territoire pour les travailleurs immigrés, mais aucune date d’entrée en vigueur de ce texte n’a été communiquée depuis. En vertu de ce texte, seul 5% du personnel d’une entreprise devra désormais obtenir une permission pour quitter le territoire.
L’émirat compte environ deux millions de travailleurs étrangers, dont beaucoup sont employés directement ou indirectement sur de grands projets d’infrastructure pour la Coupe du monde de football qui aura lieu en 2022 dans ce petit émirat gazier du Golfe. Régulièrement critiquées pour les conditions de travail de la main-d’oeuvre immigrée, les autorités qataries estiment avoir fait beaucoup d’efforts pour leur amélioration, notamment avec l’introduction d’un salaire minimum, fixé à 180 euros par mois. Mais des ONG comme Amnesty International affirment que les travailleurs immigrés dans l’émirat restent encore largement exploités.