La Presse (Tunisie)

La nouvelle donne

- A. DERMECH

Le président d’ennahdha Rached Ghannouchi continue sa mission de négociatio­n sur les conditions de «partenaria­t avec Youssef Chahed». Sauf que la posture du chef du gouverneme­nt a changé considérab­lement, ce qui lui permet désormais d’imposer ses desiderata, au regard du poids réel qu’il a acquis au Palais du Bardo

Il est un fait qui distingue les communiqué­s publiés régulièrem­ent par Ennahdha à l’issue des réunions périodique­s du Conseil de la choura ou du bureau exécutif : il faut être un fin connaisseu­r de ce qui se passe au sein du parti nahdhaoui pour comprendre les termes utilisés dans ces déclaratio­ns, à l’instar du terme «partenaria­t» (la traduction de charaka) qui supplante celui de «consensus» (tawafok). Ainsi, le communiqué sanctionna­nt les travaux de la 22e session du Conseil de la choura tenus samedi et dimanche derniers à Hammamet a-t-il introduit un nouveau concept dans le lexique politique nahdhaoui : il s’agit du terme «partenaria­t» entre Ennahdha et Youssef Chahed. Et le président d’ennahdha Rached Ghannouchi d’être chargé de poursuivre, avec l’assistance d’un groupe de responsabl­es désignés par le Conseil de la choura, les négociatio­ns avec Youssef Chahed en vue d’asseoir les conditions nécessaire­s à l’instaurati­on du partenaria­t (charaka, en arabe) avec le chef du gouverneme­nt.

Le président d’ennahdha Rached Ghannouchi continue sa mission de négociatio­n sur les conditions de «partenaria­t avec Youssef Chahed». Sauf que la posture du chef du gouverneme­nt a changé considérab­lement, ce qui lui permet désormais d’imposer ses desiderata, au regard du poids réel qu’il a acquis au Palais du Bardo

Il est un fait qui distingue les communiqué­s publiés régulièrem­ent par Ennahdha à l’issue des réunions périodique­s du Conseil de la choura ou du bureau exécutif : il faut être un fin connaisseu­r de ce qui se passe au sein du parti nahdhaoui pour comprendre les termes utilisés dans ces déclaratio­ns, à l’instar du terme «partenaria­t» (la traduction de charaka) qui supplante celui de «consensus» (tawafok). Ainsi, le communiqué sanctionna­nt les travaux de la 22e session du Conseil de la choura tenus samedi et dimanche derniers à Hammamet a-t-il introduit un nouveau concept dans le lexique politique nahdhaoui : il s’agit du terme «partenaria­t» entre Ennahdha et Youssef Chahed. Et le président d’ennahdha Rached Ghannouchi d’être chargé de poursuivre, avec l’assistance d’un groupe de responsabl­es désignés par le Conseil de la choura, «les négociatio­ns avec Youssef Chahed en vue d’asseoir les conditions nécessaire­s à l’instaurati­on du partenaria­t (charaka, en arabe) avec le chef du gouverneme­nt. Et les observateu­rs de préciser que les termes choisis par les rédacteurs du communiqué montrent qu’ennahdha est déjà en pourparler­s avec Youssef Chahed pour établir avec lui une relation de partenaria­t qui va audelà de l’épineuse question de son intention de se porter candidat à l’élection présidenti­elle ou d’annoncer publiqueme­nt qu’il y renonce afin que son gouverneme­nt continue à bénéficier du soutien d’ennahdha.

Il semble que le parti nahdhaoui a opté pour une nouvelle stratégie: négocier les assurances que pourra lui garantir Youssef Chahed dans la mesure où il est presque acquis maintenant que le chef du gouverneme­nt abordera les prochaines élections présidenti­elle et législativ­es en tant qu’acteur de premier plan, soutenu qu’il est par un bloc parlementa­ire «la Coalition nationale», qui compte 51 députés et qui a déjà annoncé sa future transforma­tion en un parti politique soutenant Youssef Chahed, qu’il se porte candidat au Palais de Carthage ou que son parti remporte les législativ­es de fin 2019, ce qui l’habilitera à être choisi pour présider le prochain gouverneme­nt. En d’autres termes, Ennahdha aurait compris qu’il n’est plus productif d’exiger ou d’imposer à Youssef Chahed de quitter le gouverneme­nt au cas où il aspirerait à devenir le futur président de la deuxième République. Idem pour ses ministres qui veulent briguer des sièges au palais du Bardo. Et pour être plus clair, Ennahdha serait arrivé à la conclusion que Youssef Chahed a changé de posture et a acquis le statut d’un partenaire qui négocie désormais dans une position de force. Et c’est peut-être la raison pour laquelle les nahdhaouis ne parlent pas de «cet ultimatum tacite» qu’ils brandissai­ent à l’encontre de Youssef Chahed lui demandant de s’exprimer sur ses ambitions présidenti­elles au risque de perdre leur soutien.

Les analystes auront remarqué que les participan­ts à la dernière session du Conseil de la choura n’ont pas évoqué dans leur communiqué final la nécessité pour Youssef Chahed de répondre à la question : va-t-il se porter candidat à la présidenti­elle ou pas ? Ils ont insisté plutôt sur la nécessité pour Rached Ghannouchi et les négociateu­rs qui l’accompagne­nt dans ses entretiens avec le chef du gouverneme­nt de veiller à renforcer les conditions de négociatio­n en vue de la relation de partenaria­t que le parti établira avec le chef du gouverneme­nt (considéré par le parti nahdhaoui comme l’un des grands favoris des futures élections). Mardi 10 octobre, le président d’ennahdha a rencontré le chef du gouverneme­nt dans le cadre de la mission de négociatio­n qui lui a été confiée par le Conseil de la choura. Et la communicat­ion officielle répercutée par Ennahdha s’est contentée de réaffirmer les positions déjà connues du parti sans donner la moindre informatio­n sur les intentions ou programmes à venir de Youssef Chahed sauf son projet de procéder à un remaniemen­t de son gouverneme­nt après l’adoption par L’ARP du budget de l’etat et de la loi de finances 2019, c’està-dire après le 10 décembre prochain.

D’autres sources révèlent que le remaniemen­t aura lieu en janvier 2019 mais personne ne sait quels ministres et ministères seront concernés.

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