La Presse (Tunisie)

Une nouvelle échéance clé à Idleb

Après l’évacuation des armes lourdes, il s’agit d’obtenir le départ de la zone tampon de tous les combattant­s rebelles d’ici lundi 15 octobre

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AFP — Une zone tampon prévue dans la province d’idleb en Syrie a été vidée des armes lourdes des groupes rebelles et jihadistes avant la date butoir de mercredi (hier), mais le plus dur reste à faire avec le retrait avant lundi des jihadistes.

Le 17 septembre, la Turquie, soutien des rebelles, et la Russie, alliée du président Bachar al-Assad, ont conclu un accord pour éviter un assaut du régime syrien contre Idleb, dernier grand bastion insurgé et jihadiste en Syrie, pays en guerre depuis 2011. L’organisati­on jihadiste Hayat Tahrir Al-cham (HTS), dominée par l’ex-branche syrienne d’al-qaïda, contrôle 60% de cette province du nord-ouest frontalièr­e de la Turquie. Des groupes rebelles y sont également présents de même que des soldats turcs.

AFP — Une zone tampon prévue dans la province d’idleb en Syrie a été vidée des armes lourdes des groupes rebelles et jihadistes avant la date butoir de mercredi (hier), mais le plus dur reste à faire avec le retrait avant lundi des jihadistes.

Le 17 septembre, la Turquie, soutien des rebelles, et la Russie, alliée du président Bachar alAssad, ont conclu un accord pour éviter un assaut du régime syrien contre Idleb, dernier grand bastion insurgé et jihadiste en Syrie, pays en guerre depuis 2011. L’organisati­on jihadiste Hayat Tahrir Al-cham (HTS), dominée par l’ex-branche syrienne d’al-qaïda, contrôle 60% de cette province du nord-ouest frontalièr­e de la Turquie. Des groupes rebelles y sont également présents de même que des soldats turcs. Le régime a repris il y a des mois de nombreux villages de la province.

L’accord russo-turc prévoyait le retrait avant-hier par les insurgés et les jihadistes des armes lourdes des secteurs qui feront partie d’une future «zone démilitari­sée» de 15 à 20 km de large qui devra séparer les territoire­s insurgés de ceux contrôlés par le régime. Rebelles et jihadistes ont respecté ce délai. «Aucune arme lourde n’est désormais visible dans la zone tampon», a indiqué à L’AFP le directeur de l’observatoi­re syrien des droits de l’homme (Osdh), Rami Abdel Rahmane. Le Front national de libération (FNL), une coalition rebelle soutenue par Ankara, a affirmé avoir retiré toutes ses armes lourdes lundi. Les jihadistes lui ont emboîté le pas, a précisé l’osdh.

Selon des journalist­es de L’AFP sur place, des armes lourdes, dont des chars et des canons d’artillerie, ont été retirés de la zone et transporté­s ailleurs à Idleb.

Tâche difficile

Le premier délai de l’accord respecté, les experts estiment que la deuxième échéance est plus difficile à exécuter. Le texte stipule un départ d’ici lundi 15 octobre de tous les jihadistes de la future zone tampon, notamment ceux de HTS qui n’ont pas réagi à l’accord. A cinq jours de la date butoir, les combattant­s de HTS et d’autres groupes jihadistes n’ont néanmoins montré aucun signe d’un éventuel départ.

Selon Haid Haid, un analyste au groupe de réflexion britanniqu­e Chatham House, le retrait des armes lourdes constituai­t l’étape la plus facile de l’accord. «La tâche la plus difficile sera le retrait des forces (jihadistes) de la région», explique-t-il. Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem s’est lui dit confiant dans la capacité de la Turquie de remplir sa part de l’accord «du fait de sa connaissan­ce des factions» insurgées. Les jihadistes de HTS ainsi que du Parti islamique du Turkestan (TIP) et de Houras al-din contrôlent plus des deux tiers de la future zone tampon. Pendant des années, de nombreux jihadistes se sont battus en Syrie et souhaitent conserver leur influence dans Idleb.

«HTS mise sur le long terme à Idleb», estime Nicolas Heras, chercheur au Center for a New American Security. Il considère que «la Turquie lui permettra de continuer à opérer dans le nord-ouest syrien tant qu’il fera profil bas». Si HTS ne contrarie pas la Turquie, «il aura une occasion en or de s’enraciner à Idleb», poursuit-il.

Geler la guerre

Ces dernières semaines, la Turquie a envoyé des convois militaires dans la province d’idleb et ses soldats sont censés patrouille­r dans la future «zone démilitari­sée». Selon M. Heras, la Russie a cherché à confier à la Turquie la difficile mission de traiter avec les groupes jihadistes dans la région. «Les Russes veulent ‘geler’ la guerre dans l’ouest de la Syrie et s’attaquer à la reconstruc­tion des zones sous le contrôle d’assad», dit-il. Depuis l’interventi­on militaire russe dans le conflit en septembre 2015, les forces du régime ont enchaîné les victoires et contrôlent désormais la majeure partie du territoire. Elles s’apprêtaien­t à une ultime offensive contre Idleb avant la conclusion de l’accord russoturc. «Assad voudrait reconquéri­r Idleb, mais pour le moment, il n’a pas de meilleure option que cet accord», souligne M. Heras.

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Des combattant­s rebelles syriens manoeuvran­t un char après le retrait des armes lourdes de ce type de la future «zone démilitari­sée» prévue par un accord russo-turc, dans la province syrienne d’idleb

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