En marge de l’histoire !
Patriotes, anciens combattants face à la machine de guerre française, à l’ère coloniale, mais ils n’ont jamais goûté le fruit de l’indépendance pour laquelle des femmes et des hommes se sont vaillamment sacrifiés. Au fil du temps, ces militants, meneurs de la grande révolution de 1952 jusqu’à la bataille de l’evacuation à Bizerte, se sont trouvés dans l’oubli, en marge de l’histoire. On parle ici des anciens résistants, ceux qui avaient milité pour la vie et la patrie
L’association « Fidèle aux anciens résistants, militants et martyrs du Mouvement national » s’est réuni au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens à Tunis (Snjt) pour faire le point de la situation. Hier, ils étaient en colère. Et pour cause : leurs revendications les plus élémentaires ont été renvoyées aux calendes grecques. Ladite association, dont les bureaux sont répartis dans six gouvernorats, à savoir Sidi Bouzid, Kasserine, Gafsa, Gabès, Kairouan et Tunis, comprend officiellement près de 30.000 résistants. Aujourd’hui, il n’en reste qu’un nombre assez réduit, soit le quart ou presque, précise son président M. Mohamed Sekri. Pourtant, ceux qui sont encore en vie ou leurs descendants ne jouissent d’aucun droit ou bénéfice. Sauf, estime-t-il, une indemnité mensuelle de 350 dinars, acquise à l’arraché, sous l’effet de plusieurs protestations. Et d’ajouter qu’il est honteux de voir, aujourd’hui, plus de soixante ans après l’indépendance de la Tunisie, ces résistants livrés à eux-mêmes, sans soutien social ni couverture sanitaire. Ils revendiquent des livrets de soins gratuits et un fonds social pour eux et leurs familles leur permettant de vivre dignement. Un ministère ou secrétariat d’etat qui soit chargé des affaires des « moujahidine » fait aussi partie de leurs revendications. Suite à leur appel, un comité dit des « résistants, martyrs et blessés de la révolution » fut alors crée. Mais, cela, semble-t-il, ne les a guère satisfaits. Ils demandent à la Tunisie estime et reconnaissance, à la France, pardon et dédommagements. Comme ce fut le cas des moujahidine algériens.