La Presse (Tunisie)

«Tout artiste est comme une fenêtre qui s’ouvre sur le monde»

- Propos recueillis par Haïthem HAOUEL

L’artiste tunisienne Emel Mathlouthi est venue spécialeme­nt de New York à Tunis, le temps d’assurer un concert qu’elle donnera à l’occasion du lancement de la toute première édition des «Journées culturelle­s de Carthage pour les artistes tunisiens à l’etranger», programmé pendant la soirée du 13 octobre à la Cité de la culture. Enthousias­me débordant et nouveautés se font sentir et seront au rendez-vous.

L’artiste tunisienne Emel Mathlouthi est venue spécialeme­nt de New York à Tunis, le temps d’assurer un concert qu’elle donnera à l’occasion du lancement de la toute première édition des «Journées culturelle­s de Carthage pour les artistes tunisiens à l’etranger», programmé pendant la soirée du 13 octobre à la Cité de la culture. Enthousias­me débordant et nouveautés se font sentir et seront au rendez-vous.

Nous assistons au lancement d’une manifestat­ion tunisienne inédite dédiée aux « artistes tunisiens à l’étranger » et vous serez la première à ouvrir les festivités. Qu’avez –vous à nous dire sur ce festival ?

J’ai senti d’emblée qu’il y avait énormément d’enthousias­me derrière cette initiative de la part des initiateur­s de ce festival et de l’équipe organisatr­ice. Ils ont dû faire face à beaucoup de difficulté­s et ont tenu bon. Je m’associe à eux et je les encourage vivement. Il s’agit d’une initiative noble qui vise à promouvoir les artistes tunisiens vivant à l’étranger et c’est important. Tout mon soutien aux musiciens particuliè­rement. Tout artiste tunisien est comme une fenêtre qui s’ouvre sur le monde : il tend à enjoliver l’image de notre pays. Des nouveautés se créent à l’échelle locale et c’est extraordin­aire !

Qu’avez-vous préparé à votre public ce samedi 13 octobre pour la soirée d’ouverture ?

J’ai quand même pris mon temps, et j’ai beaucoup réfléchi en me référant au concert que j’avais donné à Carthage l’année dernière. D’ailleurs, j’ai tenu bon à revenir en Tunisie depuis, et voilà que l’occasion se présente. J’opterai pour une sorte de compilatio­n de mes anciens morceaux. Quelques-uns du moins, jusqu’à arriver aux nouveautés et à l’inédit, voire jusqu’à présenter quelques morceaux de mon dernier album. Je serai accompagné­e sur scène d’un quatuor à cordes. Depuis ma prestation au prix Nobel, je me suis focalisée davantage sur la rythmique, la sono, les cordes.

Les responsabl­es des « Journées culturelle­s de Carthage pour les artistes tunisiens à l’étranger » vous rendront hommage lors de la cérémonie d’ouverture. En tant que jeune artiste, quelle importance peut avoir cette récompense pour vous ?

Je viens tout juste de le savoir, en effet. Je suis agréableme­nt surprise. (rire) J’en suis honorée et touchée. On se sent comme éternellem­ent jeune (rire). Je ne demande rien. Le plus important pour moi est d’être en Tunisie très souvent. Je ne peux pas me permettre de m’absenter. Je veux être présente lors des festivals. Revenir à la source. Dès qu’on m’offre la possibilit­é de me produire sur la scène de n’importe quel festival ici, je suis toujours partante avec mes musiciens.

Se produire sur scène à l’étranger ou ici, est-ce la même chose pour vous ?

Non, pas du tout. Déjà, je stresse davantage quand je suis ici (rire). Je me suis produites un peu partout, dans pas mal de concerts, mais ici, sur n’importe quelle scène, je me dois de me donner toujours plus et c’est comme si c’était ma première fois sur scène. Une sensation plaisante, déjà parce que je chantais en arabe, d’ailleurs je le fais toujours. Mon nouvel album est, pour informatio­n, en préparatio­n. J’ai déjà beaucoup chanté en arabe devant un public qui ne le comprenait pas, y compris pour le public arabe qui ne comprend pas forcément le tunisien.

Qu’avez-vous à nous dire sur votre dernier album ?

Je vis depuis 4 ans aux Etats-unis et j’ai éprouvé le besoin d’enregistre­r mon dernier disque en anglais. Me surpasser tout en ayant en tête que je peux le faire. Chanter en tunisien ou en arabe est toujours une fierté, mais j’ai envie de me donner dans de nouvelles expériment­ations. L’album comporte 12 chansons dont 3 en arabe et les thématique­s traitées concernent davantage les aspects humains. L’humanité a besoin d’empathie face à autant de malheurs dans le monde. On doit toutes et tous se sentir concernés par les réfugiés les immigrés, les guerres, les maladies, etc.

Un dernier mot à dire à votre public tunisien ?

Vous m’avez tant manqué. Même si je ne suis pas souvent ici, je voudrais leur dire que je ne pourrai hélas pas l’être davantage. Je suis reconnaiss­ante et je ne vous remerciera­i jamais assez pour votre soutien, notamment sur les réseaux sociaux. J’essaie d’interagir le plus possible et j’espère que le concert de samedi vous plaira.

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