La facture risque d’être trop salée ! pour «pollution consécutive à un accident maritime»
• Le navire Ulysse a été décroché du
Virginia dans la nuit de jeudi mais les opérations de dépollution se poursuivent au large de l’île de Corse au Sud de la France
• Une enquête judiciaire a été ouverte • Une commission d’enquête relevant du ministère du Transport a été dépêchée
sur les lieux en vue de déterminer les causes de l’accident et protéger les
intérêts de la Compagnie tunisienne de
navigation
• Le navire Ulysse a été décroché du Virginia dans la nuit de jeudi mais les opérations de dépollution se poursuivent au large de l’île de Corse au Sud de la France
• Une enquête judiciaire a été ouverte pour «pollution consécutive à un accident maritime»
• Une commission d’enquête relevant du ministère du Transport a été dépêchée sur les lieux en vue de déterminer les causes de l’accident et protéger les intérêts de la Compagnie tunisienne de navigation
Le navire roulier tunisien «Ulysse» affrété par la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) est entré en collision avec un porteconteneurs chypriote «CLS Virginia» dimanche matin dans les eaux internationales au large de l’île de Corse au Sud de la France, selon l’annonce faite par la CTN.
Si le navire tunisien n’a pas subi de dommages et on ne déplore aucune perte humaine des deux côtés, la collision a causé une brèche dans les soutes du porte-conteneurs et provoqué la fuite d’environ 200 m3 de fuel lourd et visqueux et la nappe s’étendrait sur 25 km de long, d’après les déclarations des responsables français, dont le ministre de la Transition écologique.
Aux dernières informations, les opérations de dépollution se poursuivent et le navire tunisien Ulysse a été décroché du Virginia la nuit de jeudi, à 20h30 plus précisément, mais il ne quittera pas cette zone jusqu’à réévaluation de la situation, a souligné la préfecture maritime de la Méditerranée dans un communiqué.
Des déclarations précipitées
Autre souci pour la partie tunisienne, l’armateur réclame des indemnités de l’ordre de 40 millions de dinars qui seront couvertes par les assureurs. Toutefois, plusieurs questions restent en suspens quant aux causes de la collision qualifiée d’inédite. Mais il ne faut pas non plus tomber dans la précipitation et jeter prématurément l’anathème sur la partie tunisienne et juger à l’emporte-pièce. Seuls les résultats de l’enquête comptent.
Du côté de la CTN, une commission de gestion de crise suit de très prés le développement de la situation et une seconde commission relevant du ministère du Transport a été dépêchée sur les lieux en vue de déterminer les causes de l’accident et protéger les intérêts de la Compagnie tunisienne après l’ouverture d’une enquête judicaire pour « pollution consécutive à un accident maritime» confiée à la gendarmerie maritime, selon les précisions de L’AFP.
Déficit de communication et fake news
Pour rappel, le ministre fran- çais de l’environnement et
de la Transition écologique, François de Rugy, a qualifié le comportement du navire roulier tunisien de « totalement anormal» en estimant qu’il n’y a pas eu veille à la barre du navire roulier sinon la collision aurait pu être évitée», d’après des médias français. Des déclarations qui anticipent les résultats de l’enquête judiciaire ordonnée suite à la collision. Plusieurs mesures et décisions avaient été prises à l’issue d’une réunion présidée jeudi dernier par le ministre du Transport, Radhouane Ayara, au siège du ministère, dont notamment le suivi des procédures judiciaires et la défense des intérêts de la CTN par une équipe d’avocats et la poursuite des contacts et des négociations avec l’armateur afin de parvenir à une solution. Entre-temps, des fake news
ont alimenté le débat sur les réseaux sociaux et des sites électroniques d’information, confondant parfois le nom de l’actuel P.D.G. de la CTN avec celui de la direction générale du Transport maritime et des ports commerciaux au sein du ministère du Transport ou colportant de fausses informations à propos de l’incident, dont notamment le limogeage pur et simple de Ali Belgacem, P.D.G. de
la CTN.
Ces informations se sont révélées infondées et le P.D.G. en question avait bel et bien déposé une demande de congé avant cet incident, nous confirment certains cadres au sein de la CTN qui ajoutent que l’actuel P.D.G. qui a fait preuve de probité absolue durant sa carrière professionnelle s’apprête à prendre sa retraite d’ici quelques mois. Toutefois, c’est toujours la défaillance au niveau de la communication dudit ministère et aussi de la CTN, ce qui a alimenté encore plus les rumeurs. Aucun point de presse n’a été organisé depuis le début de la crise, alors que sur le site de la préfecture maritime de la Méditerranée (Préfet maritime), le suivi régulier de l’état des lieux de la collision est bien assuré par le biais de communiqués et de points de presse.
Pour le ministère du Transport, il prime aujourd’hui de ne pas perdre de vue l’essentiel et s’échiner à défendre l’indéfendable.