Des conventions à réviser
S’exprimant au nom de tous les prestataires de services de la santé, Dr Mohamed Ayed, président du Syndicat des médecins de libre pratique, vient de nous annoncer que le gel de leurs relations avec la Cnam va au-delà de la simple question des délais de payement ; là où l’enjeu essentiel est l’amélioration de la prise en charge du citoyen
Le torchon brûle encore une fois entre les syndicats de la santé et leur tutelle à propos du renouvellement de leurs conventions avec la Cnam. Dr Mohamed Ayed, président du Syndicat des médecins de libre-pratique vient d’annoncer leur gel pur et simple. Mais est-ce uniquement à cause des délais de payement de la Caisse de plus en plus longs?!
«Pas du tout, les délais de payement sont le dernier de nos soucis car il ne faut jamais oublier que l’etat se porte garant du payement des praticiens. En vérité, le gel des conventions poursuit deux autres buts», nous répond Dr Ayed.
Et de poursuivre : «Le premier est sur la forme. La Cnam n’a pas fait le nécessaire pour la renouveler. La règle stipule que la notification doit être faite 6 mois à l’avance et nous l’avons respectée puisque notre démarche a été faite depuis fin juin dernier. Le second est sur le fond, alors que nous avons voulu depuis 2004 une réforme de la Cnam en 3 étapes d’une année chacune. Nous avons proposé une amélioration du financement par étapes et aussi une amélioration de la couverture et de la prise en charge par étapes. C’est le citoyen qui est concerné puisque nous avons voulu élargir le pack de 19 actes chirurgicaux et de 24 maladies chroniques à toutes les pathologies. C’était depuis 2009 et maintenant nous sommes en 2018».
Selon lui, cette situation ne peut pas durer et le Conseil de l’assurance-maladie doit impérativement se réunir chaque 6 mois pour traiter la situation alors que la tutelle n’a pas bougé le petit doigt. Et maintenant ?
«Nous demandons en urgence la réforme de l’assurance-maladie dans le sens d’améliorer la prise en charge du citoyen, de faire que le malade soit correctement remboursé. Maintenant, nous avons invité la tutelle à participer à un forum intersyndical pour ce dimanche 14 octobre afin de négocier ensemble de nouvelles conventions comme le veut la loi de 2004. Mais nous n’avons encore reçu aucun signe de sa part», regrette-t-il.