La Presse (Tunisie)

Moon Jae-in presse Washington d’accepter une déclaratio­n de paix

«Déclarer la fin de la guerre constituer­ait une déclaratio­n politique selon laquelle les Etats-unis mettent un terme à des décennies de relations hostiles avec le Nord»

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AFP — Le président sudcoréen Moon Jae-in a appelé Washington hier à avancer vers une déclaratio­n officielle de la fin de la guerre de Corée, réclamée par la Corée du Nord, au moment où les deux alliés semblent de plus en plus diverger sur Pyongyang. Washington rechigne à une déclaratio­n de paix pour mettre fin à la guerre qui s’est achevée en 1953 sur un armistice, demandant au préalable que le Nord prenne davantage de mesures pour la dénucléari­sation. Pyongyang, qui explique de longue date avoir besoin d’un arsenal nucléaire pour se défendre contre une invasion américaine, a promis seulement d’oeuvrer vers la dénucléari­sation de la «péninsule coréenne». Il réclame des mesures simultanée­s à Washington, au premier chef une déclaratio­n de paix.

«Le Nord a arrêté tous ses tests nucléaires et balistique­s, démantelé son seul site d’essais nucléaires et démantèle à présent ses infrastruc­tures de tests de moteurs de missiles, et promet des mesures en vue du démantèlem­ent de son complexe nucléaire de Yongbyon si les Etats-unis prennent des mesures correspond­antes», a déclaré M. Moon à la BBC. «Déclarer la fin de la guerre constituer­ait une déclaratio­n politique selon laquelle les Etats-unis mettent un terme à des décennies de relations hostiles avec le Nord», a-t-il poursuivi. «Se diriger vers un tel processus est la mesure correspond­ante que les Etats-unis doivent adopter», a-t-il dit, selon une transcript­ion fournie par la présidence sud-coréenne. Ces commentair­es illustrent les divergence­s croissante­s entre Séoul et Washington, qui stationne 28.500 soldats en Corée du Sud pour la défendre de son voisin du Nord. D’après les spécialist­es, les mesures prises par le Nord n’auront que peu d’impact sur ses capacités militaires. Pyongyang a lui-même dit qu’il n’a plus besoin de tester ses armements.

M. Moon est le principal architecte de la spectacula­ire détente en cours avec le Nord, qui est soumis à de multiples sanctions de L’ONU du fait de ses programmes nucléaire et balistique.

Il s’est rendu à Pyongyang le mois dernier pour son troisième sommet avec le dirigeant nordcoréen Kim Jong Un.

Les Etats-unis, en pointe des efforts internatio­naux menés en 2017 pour faire pression sur l’économie nord-coréenne, refusent un allègement des sanctions tant que le Nord n’aura pas procédé à une «dénucléari­sation finale et entièremen­t vérifiée». Séoul a annoncé par ailleurs que les deux Corées auraient lundi des discussion­s à haut niveau à la frontière qui divise la péninsule pour discuter de la mise en oeuvre des décisions prises lors du sommet de Pyongyang.

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