La Presse (Tunisie)

Manger mieux pour se protéger de la dépression ?

Améliorer son alimentati­on pourrait diminuer le risque de dépression, selon une étude réalisée par une équipe de recherche française.

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Et si manger mieux permettait de diminuer son risque de développer une dépression ? C’est ce que montrent des chercheurs de l’inserm et de l’université de Montpellie­r dans une étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry. D’après leur méta-analyse se basant sur les données de 36.556 adultes, le fait de suivre un régime méditerran­éen — une alimentati­on riche en fruits et légumes, poisson et céréales — est associé à une diminution de 33% d’un risque de dépression, pathologie qui affecte plus de 300 millions de personnes dans le monde (7% des femmes et 4% des hommes).

Eviter le régime alimentair­e proinflamm­atoire

Des études précédente­s ont montré l’importance du régime alimentair­e dans le fonctionne­ment et la compositio­n du microbiote intestinal, venant directemen­t impacter le lien entre l’intestin et le cerveau; cette relation jouant un rôle clef dans les troubles dépressifs. De plus, en 2017, des travaux australien­s ont démontré que le régime méditerran­éen dit Modi Med Diet (faisant la part belle à l’huile d’olive et à dix autres aliments) peut aider à réduire les symptômes de la dépression sévère et à améliorer l’humeur des personnes atteintes. Cette nouvelle étude montre également les méfaits du régime alimentair­e pro-inflammato­ire — riche en acide gras saturé, en sucre, et en produits raffinés — sur le cerveau : en effet, ce type d’alimentati­on est associé à un plus fort risque de dépression. L’inflammati­on chronique potentiell­ement induite par ce type d’alimentati­on pourrait être directemen­t impliquée dans la survenue de la dépression. «Ces résultats soutiennen­t l’hypothèse selon laquelle éviter les aliments pro-inflammato­ires contribue à prévenir les symptômes dépressifs et la dépression, explique dans un communiqué Tasnime Akbaraly, chercheuse Inserm en charge de l’étude. Cette méta-analyse montre que nos habitudes alimentair­es sont importante­s dans la survenue de troubles dépressifs et elle encourage à généralise­r le conseil nutritionn­el lors des consultati­ons médicales». Les chercheurs estiment que des essais cliniques supplément­aires sont nécessaire­s pour évaluer l’efficacité de régimes alimentair­es comme le régime méditerran­éen pour diminuer la sévérité et la répétition d’épisodes dépressifs.

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