L’ONU réclame la levée de l’«immunité» des responsables impliqués
La Haut-commissaire Michèle Bachelet estime qu’il incombe aux autorités saoudiennes de révéler ce qui est arrivé à Khashoggi
AFP — Le chef de L’ONU pour les droits de l’homme a réclamé hier la levée de l’immunité des responsables saoudiens qui pourraient être impliqués dans la disparition du journaliste Jamal Khashoggi après son entrée au consulat saoudien à Istanbul. «Compte tenu de la gravité de la situation entourant la disparition de M. Khashoggi, j’estime que l’inviolabilité ou l’immunité des locaux et des fonctionnaires concernés accordée par des traités tels que la Convention de Vienne de 1963 sur les relations consulaires devrait être levée immédiatement», a déclaré la Haut-commissaire Michèle Bachelet dans un communiqué. «En vertu du droit international, tant la disparition forcée que les exécutions extrajudiciaires sont des crimes très graves, et l’immunité ne devrait pas être utilisée pour entraver les enquêtes sur ce qui s’est passé», a-t-elle ajouté. L’ONU n’a toutefois pas le pouvoir d’imposer la levée de l’immunité, mais le pays d’accueil, en l’occurrence la Turquie, peut demander aux autorités du pays d’origine de lever l’immunité d’un de ses agents diplomatiques en cas d’infractions graves.
Tout en se félicitant de l’accord qui a permis aux enquêteurs de procéder à un examen à l’intérieur du consulat lui-même, Mme Bachelet a exhorté les autorités saoudiennes et turques «à faire en sorte qu’aucun autre obstacle ne s’oppose à une enquête rapide, approfondie, effective, impartiale et transparente». «Deux semaines, c’est très long pour que la scène probable d’un crime n’ait pas fait l’objet d’une enquête médico-légale complète», a jugé l’ancienne présidente chilienne. «Etant donné qu’il semble qu’il y ait des preuves évidentes que M. Khashoggi est entré au consulat et n’a jamais été revu depuis, il incombe aux autorités saoudiennes de révéler ce qui lui est arrivé à partir de ce moment-là», a-t-elle affirmé.