Mission accomplie…
Sans être extraordinaire, l’équipe de Tunisie a gagné son 4e match de groupe et se qualifie pour la 19e fois à la CAN. Beaucoup à faire pour jouer les premiers rôles
Tunisie : Ben Mutapha, Mathlouthi, Haddadi, Brown, Meriah, Ben Amor, Skhiri, Ben Youssef, Sliti (Badri), Ben Mohamed, Chaouat (Khenissi)
Peut-on être plus satisfait que samedi dernier ? Difficile de répondre. Sur l’ensemble du match, l’équipe de Tunisie a affiché un léger mieux, en jouant davantage en attaque et en acculant l’adversaire. Mais en même temps, et comme le match d’eswatini (ex-swaziland), la sélection a laissé un goût d’inachevé en seconde mi-temps. Ce n’était pas la victoire rassasiante qui pouvait donner l’élan qu’on veut. Encore une fois, on joue à l’économie et on prend le risque de se faire piéger par un adversaire qui nous est nettement moins fort.
Bienvenu Chaouat !
Par rapport au match de Radès, Benzarti a laissé sur le banc Negguez, Srarfi, Khenissi et laissé tomber Chaalali. Ben Amor a fait son retour, alors que Ben Mohamed a retrouvé son poste de prédilection, milieu gauche, alors que Mathlouthi et Chaouat ont eu la confiance de l’entraîneur. Un 4-3-3 où le jeu pendant les premières 45’ a basculé complètement à gauche avec Ben Mohamed qui couvrait et qui épaulait Haddadi, Sliti, organisateur du jeu, décrochait à gauche. A droite, Mathlouthi était absent, alors que Ben Youssef n’avait pas pesé à droite et était plus dangereux quand il piquait à gauche. Pendant une mitemps, on était satisfait de la prestation d’ensemble malgré la faiblesse du Niger qui a joué, par amour-propre, 10’ avant de céder. Ça aurait été une mi-temps pleine sauf ce but facile encaissé 35’ sur un corner du Niger et une triple erreur de marquage de Meriah, Brown et Skhiri qui a permis à Youssoufo, sur la ligne des 6 mètres de réduire le score 2-1. Avant cela, l’équipe de Tunisie a dominé son adversaire malgré la chaleur torride pour marquer à deux reprises grâce à la révélation du match (Chaouat) à la 27’ et la 32’. Il a profité de la sortie lourde de la défense du Niger pour déjouer le horsjeu et marquer devant des filets vides. 5’ plus tard, Sliti, bien servi en profondeur par Ben Amor, s’infiltre à gauche et se fait collectif en servant Chaouat, bien placé, qui double la marque. La machine a tunisienne a carburé par périodes : la balle a été plus « verticale » que samedi dernier, Sliti a bien joué son rôle de créateur, mais encore une fois, Skhiri et Ben Amor, soit les deux relanceurs, Haddadi et Mathlouthi, sur les flancs, n’avaient pas été si précis et réguliers. A 2-0, on avait le match en main, mais encore une fois, cette défense se porte mal sur les balles arrêtées. Non seulement le but pour le Niger, mais à la 53’, une autre hésitation et Mazzou, d’une tête forte mais au-dessus de la lucarne, frôle l’égalisation. Heureusement que Benzarti avait mieux préparé la phase offensive avec un milieu qui s’est installé dans la zone du Niger, mais à trois reprises, on rate le 3e but. Ben Youssef, avec un tir puissant à la 71’ dévié en corner in extremis par Daouda, et à la 78’, servi par Sliti, le même Ben Youssef tire dans les mains du gardien du Niger. A la 83’, un numéro à gauche de Sliti qui s’amuse de la défense adverse, sert Ben Youssef mais ce dernier tire sur le gardien, et Ben Mohamed touche le poteau. Le volume du jeu était meilleur mais pas au point de convaincre indiscutablement. Encore une fois, des hauts et des bas, des changements incompris ou en retard (en fait pourquoi sortir Chaouat et faire rentrer plus tard Bedri ?). L’essentiel est fait, la qualification et le plein de victoires. Le match devant l’egypte sera une vraie épreuve de suprématie sur ce groupe. Benzarti a encore beaucoup de choses à régler. Gagner en déplacement, ça ne peut faire que du bien, mais combien de joueurs qui inquiètent par leur prestation? Si Benzarti revoit ses plans et choisit mieux ses joueurs, l’équipe peut mieux faire. En tout cas, elle est un peu en décalage par rapport à ses adversaires directs pour la victoire à la CAN 2019.