Fructifier les convergences
La rencontre, hier, du chef du gouvernement Youssef Chahed avec le secrétaire général de l’union générale tunisienne du travail ne pouvait pas être décisive. Beaucoup de points de discorde persistent entre les deux parties bien que le gouvernement ne cesse de brandir la carte du dialogue et de répéter que le problème des entreprises publiques particulièrement sera examiné avec le partenaire social sur la base du cas par cas.
Le SG de l’ugtt a d’ailleurs démarré en trombe, mardi dernier, les préparatifs de la grève générale annoncée pour le 24 octobre. Un meeting avec les salariés de la Transtu a bloqué les rames du métro urbain et leurs usagers. Hier, c’était au tour des employés de la Steg de rencontrer Taboubi. Des meetings de travailleurs du secteur et de la fonction publics sont en effet prévus pour sensibiliser les salariés à ce rendez-vous important et déterminant (la grève générale) et, par la même occasion, adresser un message ferme au gouvernement que l’ugtt ne cédera rien. Ni les augmentations salariales ni le sauvetage des entreprises publiques de toute forme de liquidation.
Quelques heures avant sa rencontre avec Youssef Chahed, Noureddine Taboubi était décidé à maintenir la grève générale en cas de non-satisfaction des revendications. Mais dans son discours devant les employés de la Steg et s’étonnant de la hausse des dettes de l’entreprise à 1 milliard de dinars, il a aussi annoncé que l’ugtt est déterminée à introduire les réformes nécessaires dans les établissements publics afin de préserver les structures de l’etat, tout en soulignant la disposition de la centrale syndicale à un dialogue fructueux et sérieux avec le gouvernement.
Cela peut être traduit d’une seule manière : il y a des divergences entre l’ugtt et le gouvernement mais il y a également des convergences qui méritent d’être fructifiées, à savoir que les entreprises publiques en difficulté sont devenues un poids insupportable sur le dos des contribuables et que le traitement de leur déficit chronique nécessitera des mesures douloureuses.
S’il y a une convergence de vues et une volonté commune de dialoguer, pourquoi n’y aurait-il pas un consensus autour des solutions pour le bien de tous : travailleurs, entreprise et Etat ? Il suffirait peut-être d’une bonne dose de bonne volonté et de bonne foi des deux parties, loin des calculs politiques. L’occasion est plus que propice depuis que le SG de l’ugtt a décidé de se tenir à égale distance de tous les partis politiques et de ne se préoccuper que de sa mission syndicale, ce que ses amis et même les autres lui ont conseillé plus d’une fois.
S’il y a une convergence de vues et une volonté commune de dialoguer, pourquoi n’y auraitil pas un consensus autour des solutions pour le bien de tous : travailleurs, entreprise et etat ? Il suffirait peut-être d’une bonne dose de bonne volonté et de bonne foi des deux parties, loin des calculs politiques.