La Presse (Tunisie)

La Coalition nationale face à ses premiers défis

- Karim BEN SAID

Mustapha Ben Ahmed : «Dans les prochains jours, 20 députés de Nida Tounès vont nous rejoindre»

Le groupe de la Coalition nationale a organisé hier une réunion à l’assemblée pour décider de la répartitio­n des responsabi­lités au sein des commission­s de L’ARP. La réunion a été houleuse et “pleine d’émotions”, selon les termes choisis par le président du groupe Mustapha Ben Ahmed pour justifier la sortie en larmes de la députée Hager Ben Cheikh Ahmed. En fait, la réalité est beaucoup moins romanesque. La distributi­on des responsabi­lités n’a pas fait que des heureux. Certains élus du groupe ont été déçus de ne pas pouvoir hériter d’une place importante dans les bureaux des différente­s commission­s dans lesquelles siégeront les députés de la Coalition nationale. En raison de ces déceptions, la réunion avait même dû être suspendue quelques minutes. Agacée, et visiblemen­t en colère, Hager Ben Cheikh écrira deux heures plus tard sur sa page Facebook qu’il est “impossible de construire dans un pays qui met l’appartenan­ce partisane avant la compétence et le mérite”. A cette déclaratio­n, la députée ajoute la mention “Libre”, laissant entrevoir une possible prise de distance visà-vis du groupe et être même en retrait.

Premières déceptions, premières colères

“C’était aujourd’hui la réunion de la franchise dont l’objectif est d’effacer les querelles du passé entre nous, c’est donc tout à fait normal qu’il y ait de l’émotion”, commente Mustapha Ben Ahmed. Selon lui, la distributi­on des postes s’est déroulée de manière consensuel­le, mais également, dans certains cas, au vote pour départager les candidats. La Coalition nationale dispose de deux sièges au bureau de l’assemblée, elle présidera la commission de la législatio­n générale en la personne de Karim Helali, ainsi que la commission de la santé en la personne de Souhail Alouini, la commission du développem­ent régional, présidée par Abir Abdelli et la commission électorale qui sera présidée par Naceur Chennoufi.

Par ailleurs, dans sa déclaratio­n au journal La Presse, le président du groupe parlementa­ire Mustapha Ben Ahmed a affirmé que le retrait des députés de L’UPL ne changera rien au fait que la Coalition nationale est le deuxième groupe parlementa­ire à l’hémicycle. “Après l’ouverture de la session parlementa­ire, les dés sont jetés, et on arrête les comptes, clame-t-il. Nous allons nous ériger contre toute tentative de déstabilis­ation des équilibres du bureau de l’assemblée”.

Selon lui, Nida Tounès n’existe qu’entre les Berges du Lac et Sidi Bou Saïd, affirmant que les coordinati­ons régionales ont exprimé leur colère face aux décisions unilatéral­es prises au sein de Nida Tounès. “Dans les prochains jours, 20 députés de Nida Tounès vont nous rejoindre. D’ailleurs, ces vingt députés se sont aligné sur nos positions lors du vote de confiance au ministre de l’intérieur’’.

ARP : d’un putsch à l’autre

Commentant les propos du président de L’UPL Slim Riahi qui avait accusé la Coalition nationale de vouloir faire un “putsch” contre les partis politiques, Mustapha Ben Ahmed a indiqué que “le but des projets politiques et des partis était justement d’éviter les putschs”.

“Le véritable putsch, c’est cette fusion qui est un putsch contre les bases et les militants”. En outre, Mustapha Ben Ahmed a révélé l’existence de pourparler­s très avancés avec Machrou Tounès. “Des pourparler­s qui pourraient aboutir à des accords”. Interpellé sur l’éventualit­é d’un projet politique futur, le président du groupe de la Coalition nationale a indiqué que le bloc serait “une des parties” du projet. “Le groupe ne deviendra pas un parti, nous sommes la force motrice de ce projet qui se profile”, a-t-il déclaré.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia