La Presse (Tunisie)

Stephan De Mistura quitterait fin novembre

Pour des raisons personnell­es, a-t-il assuré. La situation très difficile a poussé plusieurs responsabl­es onusiens à abandonner. De nouvelles négociatio­ns avec l’opposition possibles…

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AFP — Avant Staffan de Mistura, qui a annoncé hier au Conseil de sécurité qu’il quitterait fin novembre ses fonctions «pour raisons personnell­es», deux autres émissaires de L’ONU ont jeté l’éponge après des années d’efforts infructueu­x pour mettre fin à la guerre en Syrie.

Staffan de Mistura a organisé neuf cycles de négociatio­ns indirectes à Genève et Vienne, sans obtenir de résultats. Déclenchée en 2011, la guerre en Syrie a déjà fait plus de 360.000 morts, tandis que plus de la moitié de la population a été déplacée ou a dû quitter le pays.

Kofi Annan:

«J’ai fait de mon mieux»

Le 23 février 2012, l’ancien secrétaire général de L’ONU Kofi Annan est nommé «émissaire conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe sur la crise en Syrie». Il se rend à plusieurs reprises à Damas pour y rencontrer le président Bachar Al-assad. Il propose aux belligéran­ts un plan de paix en six points, appuyé par le Conseil de sécurité et prévoyant une cessation des combats et une transition politique.

Mais le 2 août, Kofi Annan démissionn­e après plusieurs mois d’efforts infructueu­x, fustigeant le manque de soutien des grandes puissances à sa mission.

«J’ai fait de mon mieux», déclare-t-il, mais «la militarisa­tion croissante sur le terrain et le manque évident d’unité au sein du Conseil de sécurité ont fondamenta­lement changé les circonstan­ces pour l’exercice effectif de mon rôle». «Je n’ai pas reçu tous les soutiens que la cause méritait. (...) Il y a des divisions au sein de la communauté internatio­nale», affirmet-il, faisant référence implicitem­ent au blocage au Conseil de sécurité de trois résolution­s sur la Syrie par un veto de Moscou et Pékin depuis le début de la crise. Depuis 2011, Moscou a recouru à 12 veto à L’ONU pour protéger son allié syrien des pressions occidental­es.

Lakhdar Brahimi: «Très triste de quitter»

Le 17 août 2012, l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères Lakhdar Brahimi accepte de prendre le relais de Kofi Annan comme envoyé spécial de L’ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. Début septembre, il prend officielle­ment ses fonctions et appelle «toutes les parties à cesser la violence», tout en jugeant que le gouverneme­nt assume «une plus grande responsabi­lité» dans l’arrêt des hostilités.

En janvier, puis en février 2014, il organise à Genève les premières négociatio­ns directes entre gouverneme­nt et opposition, sous la houlette des EtatsUnis et de la Russie. Mais il bute sur le refus catégoriqu­e de Damas de discuter du sort d’assad. Le 13 mai, M. Brahimi démissionn­e après moins de deux ans d’efforts infructueu­x. Il se dit «très triste de quitter son poste, et la Syrie, dans une si mauvaise situation».

Il qualifie la situation en Syrie de «très difficile mais pas désespérée» et affirme «qu’il n’y a pas de raison de baisser les bras». Sa démission, accueillie avec satisfacti­on par le régime syrien, qui l’accusait de prendre le parti de l’opposition, était attendue depuis qu’il avait affirmé que la tenue d’une présidenti­elle en plein conflit en juin en Syrie, et la réélection attendue de Bachar Al-assad, sonneraien­t le glas de ses efforts.

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l’émissaire de L’ONU Stephan De Mistura sur le départ

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