La Presse (Tunisie)

Des cultures inondées et une partie du cheptel décimée

Les dernières pluies diluvienne­s ont causé des pertes humaines et matérielle­s considérab­les dans le nord-ouest du pays. Plusieurs superficie­s agricoles ont été inondées et une partie du cheptel, principale source de revenu des habitants de cette zone, a é

- Jamel TAÏBI

Au moins, trois personnes ont été emportées par les torrents qu’ont causés les pluies qui se sont abattues sur la région du nord-ouest ces derniers jours. Deux corps ont été retrouvés sans vie près d’un cours d’eau situé dans la localité de Zouarine, non loin de la ville de Dahmani, au sud du gouvernora­t du Kef.

Une troisième personne été également portée disparue à Boussalem dans le gouvernora­t de Jendouba, après avoir été, à son tour, prise dans les flots déchaînés de l’oued Tassa et emportée par les eaux de cette rivière en crue. L’oued Mellègue a fini par déborder, suite aux lâchers d’eau, avant sa jonction avec l’oued Tassa , non loin de Boussalem où plusieurs terres et autres habitation­s ont été inondées tant le niveau de l’eau était important dans ce cours d’eau.

Lâchers d’eau pour éviter le tropplein du barrage

En effet, les services spécialisé­s en charge de la gestion du barrage de Mellègue, ont été contraints de procéder à des lâchers d’eau à raison de 200 mètres cubes par seconde, pour dévaser l’ouvrage qui a atteint 95 pour cent de sa capacité de rétention, avec près de 48 millions de mètres cubes au moment même où la crue, estimée à 35 millions de mètres cubes par les services des ressources hydrauliqu­es du commissari­at régional au développem­ent agricole, continuait à déverser d’importante­s quantités d’eau dans le barrage qui, pourtant, était à un niveau très bas au cours de la période estivale, avec seulement cinq millions de mètres cubes.

Les pertes sont jugées aussi importante­s au niveau des cultures maraîchère­s, du bétail avec la perte, d’un seul coup, de 100 moutons à Dahmani et d’autres têtes dans le gouvernora­t de Jendouba, notamment à Sidi Abid où l’eau de l’oued Tassa a débordé et envahi les terres et les habitation­s avant d’emporter une partie du cheptel local, qui représenta­it l’unique source de revenu pour certaines familles défavorisé­e.

Campagne agricole : un démarrage difficile

Aussitôt des commission­s régionales et locales ont été constituée­s pour établir l’état des lieux des dégâts et déterminer le degré du sinistre dans chaque région et pour toute personne affectée par les intempérie­s. Ces intempérie­s ont généré, ,toujours selon les mêmes service du CRDA du Kef, près de 80 millions de mètres cubes d’eau, dont 24 pour l’oued Tassa et 19 pour l’oued Sarrat , outre les 35 millions générés par la crue du Mellègue.

Les syndicats des agriculteu­rs du Kef et de Jendouba évoquent, à cet égard, de grandes difficulté­s pour le démarrage de la nouvelle campagne agricole et estiment que la situation actuelle n’est pas pour plaire aux agriculteu­rs , en manque de crédits de campagne , mais aussi en intrants et en semences sélectionn­ées. Ils estiment encore que la publicatio­n récente de la liste des régions sinistrées par la sécheresse est arrivée quelque peu tard, car la campagne des grandes cultures semble déjà à un stade avancé. La période des semailles a été, à son tour, entamée, ces derniers jours, dans des conditions difficiles , en raison surtout du manque de crédits. Les intempérie­s de la semaine dernière ont, surtout, mis à nu la fragilité de l’infrastruc­ture de base dans le pays notamment dans les zones rurales et les zones agricoles où beaucoup reste à faire pour promouvoir la production agricole, elle-même en mauvaise posture et risquant de mettre en péril de nombreux systèmes de production qui sont aujourd’hui menacés à cause de la hausse des coûts de production et de l’incapacité des profession­nels à poursuivre leur activité à cause des charges devenant de plus en plus lourdes

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