La Médina de Tunis sous la menace d’inondations
Se trouvant enclavée entre deux lacs (le lac de Tunis et Sebkhet Essijoumi, la Médina de Tunis est exposée à de multiples risques et catastrophes naturelles. Les événements météorologiques récents ont montré sa vulnérabilité face aux pluies diluviennes, n
La Médina est-elle une zone à risques en cas de pluies diluviennes ?
La Médina de Tunis constitue le centre et le coeur historique de la capitale, elle s’étend sur une superficie d’environ 300 hectares et se caractérise, d’une part, par son tissu urbain dense et compact, et d’autre part, par ses multiples activités économiques, artisanales et touristiques. Se trouvant enclavée entre deux lacs (le lac de Tunis et Sebkhet Essijoumi, la Médina de Tunis est soumise à de très multiples risques et catastrophes naturelles. Les événements météorologiques récents ont montré sa vulnérabilité face aux pluies diluviennes surtout que le sol de la ville basse est vaseux de très mauvaise qualité et que le réseau d’assainissement est très ancien et par endroits défaillant.
Par ailleurs, la prolifération de l’urbanisation anarchique et spontanée dans les quartiers populaires limitrophes à la Médina a créé des obstacles aux écoulements naturels des eaux de ruissellement.
Quelles sont les mesures prises dans le cadre de la lutte contre les inondations ?
Face aux risques des inondations, des mesures devront été prises, à savoir le curage systématique et quotidien du réseau d’assainissement des eaux usées et celui des eaux pluviales et qui, dans le cas échéant, est un réseau unitaire. C’est pourquoi il faut insister sur la séparation de ces deux réseaux et la création de réseaux séparés (eaux pluviales et eaux usées) afin d’éviter tout éventuel encombrement ou bouchage.
Cette mesure proposée peut résoudre les problèmes de la capitale, car il ne faut pas oublier que les eaux de ruissellement provenant de la Médina arrivent à Bab Bhar pour finir à la mer tout en créant, lors de leur passage, une montée des eaux, d’où le risque des inondations.
Il faut aussi penser au ramassage des ordures de toutes sortes et au nettoyage des rues et ruelles, ainsi que la collecte des déchets laissés par les marchands ambulants et les commerçants des différents souks, minimisant ainsi l’encombrement des avaloires des eaux pluviales.
Cela sans compter l’implantation des bassins écrêteurs en amont qui demeurent indispensables pour la collecte des eaux de ruissellement avant qu’elles n’arrivent aux zones basses en aval.
Le plan d’aménagement de la Médina de Tunis tient-il compte des catastrophes naturelles ?
Concernant le plan d’aménagement de la Médina de Tunis, il faut insister sur le fait que ce plan est principalement un outil de planification urbaine qui réglemente l’occupation et l’utilisation du sol. Il ne pourrait à lui seul supporter tous les enjeux, surtout dans le cas d’un centre urbain historique avec un réseau d’assainissement très ancien. C’est pourquoi, le règlement d’urbanisme de la Médina de Tunis exige la limitation des hauteurs des constructions (maximum R+2 pour les grandes parcelles), et le respect de la typologie et de la morphologie du tissu urbain traditionnel (maisons à patio et murs porteurs en moellons ou en pierres).