La Presse (Tunisie)

Retour sur le printemps arabe

Ahmed Larayedh, en sa qualité d’expert et d’académicie­n, a expliqué que la police subissait auparavant le joug des instructio­ns. «Aujourd’hui, on veut une police républicai­ne protégée par la loi et opérant dans le cadre de la loi»

- S.D.

«Prendre la réforme comme un acquis, une avancée et non pas un virus à combattre, on est encore au début du processus et il nous faut de la patience», a tenu à affirmer le professeur Jamil Sayah, président de l’observatoi­re tunisien de la sécurité globale, lors du colloque internatio­nal organisé à Tunis les 19 et 20 octobre, avec l’appui de la fondation Hanns-seidel avec la participat­ion d’experts, de représenta­nts de la société civile, de cadres sécuritair­es et de chercheurs tunisiens et étrangers. Les thèmes débattus ont passionné les participan­ts puisqu’il s’agit du retour sur le printemps arabe et de la situation politique et sécuritair­e dans le monde arabe et en Tunisie, des détenus revenant des zones de conflit, ainsi que de la réforme du corps de la police après un certain janvier 2011. Une réforme qui ne doit pas être tournée contre les acteurs eux-mêmes mais qui doit être réalisée dans le cadre de la transparen­ce et de la confiance, loin des calculs partisans, selon les orateurs.

«La dynamique révolution­naire qui s’est emparée du monde arabe n’en finit pas de surprendre tant par son ampleur que par sa portée. Ces révolution­s continuent de nous interpelle­r. A l’intérieur des sociétés arabes, cette dynamique met à l’épreuve la légitimité des régimes en place et bouscule la passivité et l’attentisme de l’ensemble de la classe politique», selon l’observatoi­re en question qui s’interroge dans ce colloque sur les conséquenc­es politiques et sécuritair­es de l’instabilit­é au Moyen-orient sur la Tunisie. Mais loin des reconfigur­ations géopolitiq­ues régionales, il y a toujours cette réforme de la police dans notre pays qui fait l’objet de débat et qui se trouve dans une situation de blocage. Une réforme à laquelle doivent prendre part les sécuritair­es puisque c’est d’eux qu’il s’agit. Dans ce contexte, Ahmed Larayedh, en sa qualité d’expert et d’académicie­n, a expliqué que la police subissait auparavant le joug des instructio­ns. «Aujourd’hui, on veut une police républicai­ne protégée par la loi et opérant dans le cadre de la loi», ajoute-t-il. Plusieurs sécuritair­es ont payé un lourd tribut après la révolution mais le policier ne fait pas de politique quand il exécute un ordre et il fallait condamner le système politique qui était en place et non les agents de sécurité après la révolution, conclut-il.

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