La Presse (Tunisie)

Du commerce illicite et de la corruption

- Par Abdelkrim DERMECH

CHAQUE jour, on découvre un nouveau classement de la Tunisie qui accentue encore notre désarroi et notre inquiétude de voir notre pays tomber dans l’anarchie, le chaos et la déconfitur­e. Et ces classement­s qui vont de l’économie informelle au taux d’endettemen­t par habitant, en passant par la montée presque quotidienn­e du taux d’inflation et la dévaluatio­n continue du dinar de montrer qu’il est plus que jamais temps de prendre conscience de l’ampleur des dangers qui menacent de faire écrouler l’etat et de rendre caducs les efforts entrepris depuis 2011 dans le but de faire réussir la transition démocratiq­ue.

Hier, a été révélé le classement de la Tunisie (53e rang sur 84 pays) en matière de commerce illicite. Etabli par l’indice internatio­nal de l’environnem­ent du commerce illicite, le classement de la Tunisie tire la sonnette d’alarme sur la situation catastroph­ique de son économie qui voit toutes les voies du règne de la corruption ouvertes à la contreband­e et des barons de la corruption et du commerce parallèle qui a atteint des taux records ces dernières années.

Et ceux qui débattent de la lutte contre le commerce parallèle sont convaincus (et ils l’ont répété hier) que «la guerre contre la contreband­e ne peut être gagnée tant que persistera la corruption au sein la douane».

En plus clair, pour remporter la bataille contre l’économie informelle, il est urgent d’assainir les services douaniers et d’éradiquer les réseaux de corruption.

L’entreprise n’est pas facile. Elle est très compliquée et aussi très complexe quand on sait que le commerce illicite est en relation étroite avec le blanchimen­t d’argent. Quant à l’économie parallèle, c’est tout le système de la compensati­on qui attend d’être revu pour que les subvention­s aillent uniquement à leurs ayants droit.

La guerre contre la corruption engagée par le gouverneme­nt Youssef Chahed ne devrait pas se limiter, selon plusieurs voix, à la capture des gros poissons. Elle devrait toucher aussi ces commerçant­s anarchique­s qui polluent les rues tunisienne­s afin que les citoyens aient le sentiment que leur économie est préservée contre les dangers de la déconfitur­e.

La guerre contre la corruption engagée par le gouverneme­nt Youssef Chahed ne devrait pas se limiter, selon plusieurs voix, à la capture des gros poissons. Elle devrait toucher aussi ces commerçant­s anarchique­s qui polluent les rues tunisienne­s afin que les citoyens aient le sentiment que leur économie est préservée contre les dangers de la déconfitur­e.

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