La Presse (Tunisie)

Abdallah II voudrait récupérer Ghoumar et Baqoura

Lors des négociatio­ns de paix de 1994, la Jordanie avait accepté de maintenir pendant 25 ans ces deux secteurs sous contrôle israélien mais avec une reconnaiss­ance de la souveraine­té jordanienn­e

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AFP — La décision du roi de Jordanie Abdallah II de récupérer des zones prêtées à Israël en vertu de leur accord de paix a été dictée par des pressions intérieure­s et un contexte économique difficile, estiment des experts.

Ces derniers mettent en garde contre une possible crise entre les deux pays voisins qui ont signé la paix en 1994. Dimanche, Abdallah II a annoncé que son pays avait notifié Israël de sa volonté de récupérer deux secteurs frontalier­s: Baqoura, à l’est du Jourdain dans la province d’irbid (nord), et Ghoumar dans la province d’aqaba (sud).

AFP — La décision du roi de Jordanie Abdallah II de récupérer des zones prêtées à Israël en vertu de leur accord de paix a été dictée par des pressions intérieure­s et un contexte économique difficile, estiment des experts.

Ces derniers mettent en garde contre une possible crise entre les deux pays voisins qui ont signé la paix en 1994. Dimanche, Abdallah II a annoncé que son pays avait notifié Israël de sa volonté de récupérer deux secteurs frontalier­s: Baqoura, à l’est du Jourdain dans la province d’irbid (nord), et Ghoumar dans la province d’aqaba (sud).

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répondu qu’il voulait ouvrir des négociatio­ns pour maintenir le statu quo. Amman a dit être prête à parler avec Israël tout en insistant sur son droit de récupérer ses terres.

Après la guerre israélo-arabe de 1967, Israël a occupé des territoire­s jordaniens dont Ghoumar. Il s’était emparé de Baqoura lors d’une infiltrati­on en territoire jordanien en 1950.

Lors des négociatio­ns de paix, la Jordanie a accepté de maintenir pendant 25 ans ces deux secteurs sous contrôle israélien mais avec une reconnaiss­ance de la souveraine­té jordanienn­e. Les Israéliens y avaient construit des infrastruc­tures ainsi que des installati­ons agricoles. Le délai de 25 ans est renouvelab­le automatiqu­ement si aucun des deux camps ne donne un préavis pour mettre fin aux dispositio­ns de l’accord. L’annonce d’abdallah II est intervenue à quelques jours de la fin du préavis.

«Le roi avait deux choix: soit risquer une crise avec Israël, soit risquer une agitation de la rue et une aggravatio­n de la situation interne», affirme à L’AFP Oraib Rantawi, directeur du Centre Alquds pour les études politiques à Amman.

«La rue gronde pour de multiples raisons surtout économique­s et (les Jordaniens) n’ont pas besoin de nouvelles crises ou déceptions», ajoute l’expert.

Baqoura est une zone de quelque 6 km2 située à l’est du Jourdain, tandis que Ghoumar est une zone de 4 km2 environ. Israël y cultive entre autres céréales, fruits et légumes. M. Rantawi n’exclut pas qu’israël «entrave l’applicatio­n de la décision» jordanienn­e.

«La Jordanie pourrait être confrontée à une bataille politique, économique et juridique avec Israël», selon lui. «Netanyahu veut des négociatio­ns pour prolonger le contrat, ce qui serait un choix suicidaire pour la Jordanie».

Les relations entre les deux pays sont tendues depuis un incident impliquant un garde de l’ambassade israélienn­e à Amman, qui a tué deux Jordaniens en 2017. M. Sowell estime toutefois qu’israël ne dispose pas de moyens légaux pour contester la décision jordanienn­e.

«Israël peut réagir, en coupant (par exemple) l’eau ou en arrêtant d’obtenir des soutiens au Congrès (américain) pour la Jordanie, mais le fera-t-il? Le mieux pour lui est de se résoudre à accepter (la décision jordanienn­e) même à contrecoeu­r».

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