L’insécurité fait de la résistance !
Il est écrit quelque part qu’à la Cité El Ghazala, connue pour être le joyau urbain de la délégation de Raoued, on passe d’une psychose à une autre, dans ce qui s’apparente à une fade collection frisant non seulement la médiocrité, mais aussi la fatalité. Première psychose : les nostalgiques inguérissables des lieux vous rappelleront que la cité avait longtemps vécu sous l’emprise implacable du mauvais état des chaussées avec, à la clé, le triste record national du nombre des... nids de poule! Si bien que depuis les années 80, tous les conseils municipaux qui se sont succédé n’ont jamais réussi, en dépit de belles promesses, à élucider cette énigme. Pour y parvenir enfin, il a fallu attendre une... éternité, pardon l’an 2018, lorsque le miracle a eu lieu, sous forme de gigantesques travaux d’asphaltage qui ont complètement métamorphosé la presque totalité des chaussées.
Un ouf de soulagement suivi immanquablement d’une belle euphorie qui s’avérera malheureusement de courte durée. C’est que les habitants, après avoir sauvé leurs véhicules du calvaire de la voirie, sont désormais menacés par un autre danger autrement plus grave, parce qu’inhérent aux vies humaines. Ce danger, c’est l’insécurité devenue, ces jours-ci, la grande psychose de la cité.
Les braqueurs ont le vent en poupe
Par le passé, cette cité ne souffrait que de délits de vol avec effraction qui sévissaient, aimantés qu’ils étaient aussi bien par les «opportunités» qu’offre une telle cité paisible aux délinquants de tous acabits, que par l’existence de villas rivalisant de beauté, de luxe, voire d’extravagance. Or, on constate aujourd’hui que ces dangers ont cédé au nouveau phénomène des braquages. Celui-ci qui fait rage dans pratiquement tous les gouvernorats, vient toucher, de plein fouet, la Cité El Ghazala. En effet, on y a recensé, rien qu’au cours du dernier trimestre, pas moins de cinq actes de ce genre. L’un d’eux a même failli, l’autre jour, coûter la vie à une étudiante qui s’en est sortie, heureusement, avec quelques égratignures, après avoir dû abandonner son sac contenant ses papiers, son coûteux coffret de maquillage, la somme de 50 dinars et bien évidemment son portable ! Pire, si la gent féminine reste la plus visée, des mâles en ont fait, eux aussi, l’amère expérience. Tel ce jeune étudiant dont ils ont subtilisé le portable. Ainsi que ce fonctionnaire qu’on a tabassé, avant de s’apercevoir qu’il ne portait sur lui, en tout et pour tout, qu’une… pièce de deux dinars ! Et dire que ces actes de banditisme, une première dans la cité, sont commis de jour comme de nuit, suscitant l’inquiétude grandissante des habitants. «Oui, nous avons peur non seulement pour nos progénitures, mais aussi pour nous-mêmes», gémit l’un d’eux qui s’insurge contre la persistance des «plaintes sans suite» déposées aux postes de police. C’est que ces redoutables braqueurs qui ont le vent en poupe, ne sont pas des… imbéciles, car ils sont si rusés qu’ils savent quand, où et comment perpétrer leur sale besogne, et ensuite prendre la poudre d’escampette, avant d’user, une fois le forfait accompli, de stratagèmes diaboliques pour écouler le butin.
A quand un poste de police ?
Et pourtant, les forces sécuritaires de la région, on l’a vérifié, ont fait et font tout pour lutter contre ce nouveau phénomène. En attestent leurs patrouilles qui sillonnent l’arrondissement municipal de long en large, 24 heures sur 24. Or, selon des sources policières, bien informées, le problème est plutôt d’ordre logistique, dans la mesure où le parc automobile mis au service de ces patrouilles est jugé insuffisant par rapport à l’immensité du périmètre communal. L’idéal, et on l’a écrit précédemment à maintes reprises sur ces mêmes colonnes, serait de créer un poste de police en bonne et due forme à l’intérieur de la Cité El-ghazala. Demande-t-on, là, le ciel ?