Le «made in Tunisia» dans les petits détails

Le Centre de promotion des exportations (Cepex) vient de publier un ouvrage à caractère générique et exhaustif où sont passés en revue les atouts et avantages que procure le site de production Tunisie et qui font aujourd’hui ses singularités dans un environnement international où chaque pays s’efforce de mieux se positionner dans la chaîne de valeur mondiale de l’exportation.

Ce document retrace les faits d’armes accomplis par le tissu productif tunisien au fil des décennies post-indépendance et apporte au lecteur un éclairage assez original et édifiant sur l’écosystème dans lequel opère la machine export tunisienne. Il procure également une expérience de lecture immersive dans les dédales de l’offre de produits et services « made in Tunisia » à l’export conformément à la classification classique et conventionnelle des secteurs, à savoir le primaire, le secondaire et le tertiaire.

L’objectif étant d’élaborer un ouvrage qui fera office d’empreinte indélébile dans la voie de la consécration de la Tunisie comme hub régional d’exportation des biens et services et de donner de l’épaisseur au savoir-faire tunisien qui a planté ses jalons au-delà de ses frontières.

Supports promotionnels

L’accent a été mis sur les avantages comparatifs qui distinguent la Tunisie avec une mise en lumière des filières à fort contenu technologique et de connaissance, génératrices d’une plus grande plus-value.

Cet ouvrage vient combler une lacune dans le paysage documentaire institutionnel qui ne contient pas un document complet et global qui traite des atouts dans leur transversalité et offre au lecteur un portrait exhaustif des filières de production dont dispose la Tunisie et qui ont fait de ce pays, nonobstant sa petite taille et ses ressources fossiles peu abondantes, une plateforme méditerranéenne pour l’export et l’offshoring. D’après un inventaire effectué auprès des organismes publics d’appui, la tendance est plutôt vers des supports promotionnels par filières qu’on ne peut exploiter que lors d’événements spécialisés. Cette approche s’avère un peu étriquée dans la mesure où elle n’agrège pas dans un document unique l’ensemble des atouts de l’offre tunisienne à l’export. Le caractère généraliste et transversal de ce document ne le dépossède en aucun cas de sa vocation immersive dans les principales filières de production. Les caractéristiques qualitatives et authentiques de nos produits sont à leur tour passées au crible suivant une logique qui obéit aux priorités du développement industriel et des produits à fort potentiel d’exportation. Ils sont relégués au second plan par rapport aux atouts et avantages comparatifs horizontaux dont se prévaut notre pays dans le domaine de l’exportation.

Le document comprend trois grands chapitres. Le premier traite de l’écosystème de l’exportation dans son ensemble et des avantages comparatifs qui distinguent la Tunisie de ses concurrents régionaux. Une revue de détail des leviers qui contribuent à la création de valeur pour les produits et services « made in Tunisia ».

Classification conventionnelle

Le deuxième chapitre se traduit à travers une expérience immersive au sein des filières de production qui emmène le lecteur dans les dédales de l’offre tunisienne déclinée en 3 secteurs clés, à savoir le terroir, l’industrie et les services. Le choix de ces secteurs obéit à la classification conventionnelle, en l’occurrence les secteurs primaire, secondaire et tertiaire. Décryptage. • Terroir : le choix de ce vocable n’est pas anodin. En effet, l’esprit de ce document étant d’apporter un regard original et novateur dans la présentation des filières de production, aussi classiques soient-elles. Il doit empreindre une plus-value marketing avérée qui se distingue, même en termes de terminologie, par rapport à toutes les publications existantes. Le terroir, c’est le propre d’un pays ou région qui ne peut être ni imité ni égalé. Il représente l’ensemble des richesses naturelles et le capital d’un savoir-faire authentique transmis au fil des générations.

Il est l’essence même de la notion d’avantage comparatif. L’accent a été mis sur les filières classiques dans lesquelles la Tunisie jouit d’une position dominante sur les marchés extérieurs (huile d’olive et dattes). Un focus particulier sur certains fruits exotiques à l’instar des figues de Jebba, figues de Barbarie et grenades. Ces fruits font l’objet d’une attention particulière de la part des organismes d’appui nationaux dans le cadre de programmes et fonds étrangers de soutien, à l’instar du programme Pampat financé par l’onudi qui travaille beaucoup sur la valorisation du terroir tunisien à travers les axes de la promotion et la labellisation. Toutefois, les autres filières phares Agrotech, à savoir le bio, les produits de la mer, le vin, la géothermie, n’ont pas été occultées dans cette analyse. La raison pour laquelle ces filières ne tiennent pas le haut du pavé dans cette rubrique, c’est qu’elles ont été bien développées dans la brochure «Produits Alimentaires de Tunisie : Parfum de Méditerranée», éditée par la Dircom en juin 2016, dont nous avons inscrit le lien hashtag.

• Industrie : C’est la partie la plus consistante du document. Nous l’avons subdivisé en quatre sous-chapitres. L’identification des filières, au même titre que leur ordre, est le reflet des résultats des études stratégiques sur l’industrie tunisienne à l’horizon des prochaines décennies. Lesquelles études ont identifié les priorités des filières par rapport à certains paramètres dont la valeur ajoutée, la capacité d’employabilité, le contenu technologique, etc.

Cette identification sectorielle traduit une projection dans l’avenir de l’industrie tunisienne selon la reconfiguration souhaitée par les pouvoirs publics. Automobile, aéronautique et pharmaceutique sortent du lot au regard de leur grande marge de croissance et de développement. L’etat s’est engagé de plain-pied dans une stratégie d’attraction d’un ou plusieurs constructeurs automobiles en adoptant une approche de développement par écosystème. L’aéronautique est l’un des rares secteurs à connaître des taux de croissance considérables à l’export avec des zones industrielles dédiées et un centre de formation spécialisé. En matière de pharmaceutique, la Tunisie devra capitaliser sur son statut de précurseur en Afrique et de ses compétences hautement qualifiées. Quatrième secteur mis en évidence celui de la mode et de l’habillement, compte tenu de son poids économique et social, particulièrement dans les recettes d’export et l’emploi. La renonciation à l’emploi du terme classique et archaïque «textile» au profit de celui de «mode» confère à ce secteur une valorisation d’image et s’inscrit dans les objectifs qui visent à muer le secteur vers le produit fini. La revue de détail des autres filières industrielles s’est appuyée sur les priorités déterminées par l’apii dans la promotion des industries tunisiennes les plus prometteuses à l’export.

• Services : Quatre branches sont mises dans le viseur. Bien que la précision des chiffres fasse encore défaut, ce secteur n’en demeure pas moins générateur de croissance à l’export. TIC, santé, enseignement supérieur et ingénierie ne suscitent aucune discorde quant à leur apport considérable dans l’exportation de services. Les TIC et leur sous-jacent créneau de l’offshoring. La santé et son corollaire du tourisme médical. L’enseignement supérieur et l’ingénierie et leur creuset commun de développement : l’afrique, sont passés au peigne fin. Leurs atouts sont étayés par une argumentation qualitative et quantitative qui ne souffre pas d’équivoque. Enfin, l’ultime chapitre, qui est consacré à une radioscopie de l’export, fait figure de mapping récapitulatif des exportations tunisiennes au cours de l’année écoulée. Outre le maillage géographique, décliné en sus par zones, nous avons mis en évidence les figures saillantes des performances-export en 2016, particulièrement le classement du clubclients et produits-champions à l’export.