Les eurodéputés envisagent des sanctions de L’UE
« Le contrôle absolu que Mohammed Ben Salmane Al-saoud exerce sur ses services de sécurité rend hautement improbable l’hypothèse d’une opération menée à son insu… », indique une résolution votée
AFP — Le Parlement européen a jugé hier «hautement improbable» que le meurtre du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, au consulat d’arabie Saoudite à Istanbul ait été mené à l’«insu» du prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane.
L’UE et les Etats membres doivent se préparer à «imposer des sanctions ciblées», estiment également les eurodéputés dans une résolution adoptée par 325 voix pour, une contre et 19 abstentions.
Ils demandent aussi «un embargo sur les armes» à l’échelle de L’UE. «Le contrôle absolu que Mohammed Ben Salmane Al-saoud exerce sur ses services de sécurité rend hautement improbable l’hypothèse d’une opération menée à son insu ou en dehors de son contrôle», écrivent les eurodéputés dans le texte de la résolution. L’«assassinat» de M. Khashoggi s’inscrit selon eux «dans le contexte d’une vague de répression à grande échelle contre les défenseurs des droits de l’homme, des avocats, des journalistes, des écrivains et des blogueurs de premier plan». Cette répression «s’est intensifiée depuis que le prince héritier Mohammed Ben Salmane s’emploie à renforcer son contrôle sur les services de sécurité nationaux», ajoutent-ils.
Le Parlement européen appelle dans sa résolution les autorités saoudiennes à «révéler où se trouvent les restes du journaliste» et rappelle que «la pratique systématique de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires constitue un crime contre l’humanité».
«Si la disparition et l’assassinat de Jamal Khashoggi sont attribués à des agents saoudiens, tant les individus que les institutions étatiques devront en répondre», préviennent les eurodéputés, qui réclament «une enquête internationale indépendante et impartiale».
Les États-unis ont annoncé une première mesure de rétorsion: la révocation des visas de 21 suspects saoudiens. La Grande-bretagne leur a emboîté le pas en annulant tout éventuel visa détenu par les suspects.
De son côté, la France s’est dite prête à des «sanctions internationales» contre «les coupables».