La Presse (Tunisie)

Condamnati­on confirmée pour une Autrichien­ne islamophob­e

Après avoir épuisé ses recours auprès des juridictio­ns nationales, la plaignante s’était tournée vers la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg, arguant d’une violation de la liberté d’expression

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— La Cour européenne des droits de l’homme (Cedh) a validé hier la condamnati­on en 2011 en Autriche pour «dénigremen­t de doctrines religieuse­s» d’une femme qui avait tenu publiqueme­nt des propos offensants à l’endroit du Prophète Mohamed.

Les autorités autrichien­nes ont servi un «but légitime consistant à préserver la paix religieuse en Autriche» et n’ont, par conséquent, pas violé le droit à la liberté d’expression de la Convention européenne des droits de l’homme, ont estimé les juges.

La plaignante avait été condamnée en 2011 à 480 euros d’amende par le tribunal correction­nel de Vienne pour «dénigremen­t de doctrines religieuse­s», à l’occasion de propos qu’elle avait tenus en 2009 lors de deux séminaires publics intitulés «Informatio­ns de base sur l’islam». Après avoir épuisé ses recours auprès des juridictio­ns nationales, cette Autrichien­ne — dont l’identité n’est pas précisée — s’était tournée vers l’institutio­n strasbourg­eoise en 2012, arguant d’une violation de son droit à la liberté d’expresafp sion.

Selon la plaignante, «sa critique de l’islam s’était inscrite dans le cadre d’une discussion objective et animée ayant contribué à un débat public».

Les juridictio­ns nationales ont estimé que la plaignante «était certaineme­nt consciente que ses déclaratio­ns reposaient en partie sur des faits inexacts et de nature à susciter l’indignatio­n» et qu’elle «n’avait pas donné à son auditoire des informatio­ns neutres sur le contexte historique, ce qui n’avait pas permis un débat sérieux sur la question».

Les juges de la Cedh ont observé, dans leur arrêt, que ce genre d’affaires «revêt un caractère particuliè­rement sensible» et que ce type de déclaratio­ns dépendent «de la situation dans le pays où elles ont été formulées».

«Les autorités nationales bénéficiai­ent en l’espèce d’une ample marge d’appréciati­on, car elles étaient mieux placées pour déterminer quelles étaient les déclaratio­ns susceptibl­es de troubler la paix religieuse dans le pays», ont-ils poursuivi. Selon la Cour, les juridictio­ns autrichien­nes ont «soigneusem­ent mis en balance» le droit de la plaignante à la liberté d’expression et le droit des autres personnes «à voir protéger leurs conviction­s religieuse­s».

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