La Presse (Tunisie)

Mattis attendu pour un discours sur la vision américaine du Proche-orient

Le ministre américain de la Défense prononce aujourd’hui une allocution à Manama devant des dirigeants de la région, où il devrait préciser la nature de l’engagement de son pays

-

AFP — En pleine affaire Khashoggi, le ministre américain de la Défense Jim Mattis va défendre à Bahreïn le rôle stabilisat­eur des Etats-unis au Proche-orient, dans un important discours devant les dirigeants de la région. Arrivé hier dans ce petit royaume du Golfe, M. Mattis doit prononcer aujourd’hui à l’occasion du «Dialogue de Manama» un discours sur la vision américaine du Proche-orient, au moment où les relations avec l’arabie Saoudite sont affectées par les retombées politiques du meurtre du journalist­e et opposant saoudien Jamal Khashoggi. Il va réitérer «notre engagement à long terme à aider nos partenaire­s et alliés dans la région à ré-instiller de la stabilité dans une région très chaotique», a indiqué Katie Wheelbarge­r, chargée des Affaires internatio­nales au Pentagone. Face à la Russie qui assoit son influence en Syrie, et à l’iran que les Etats-unis accusent de déstabilis­er l’ensemble du Proche-orient, M. Mattis va rappeler aux pays arabes que les Etats-unis restent un «partenaire de choix, car ils sont engagés à long terme», a précisé Mme Wheelbarge­r dans l’avion acheminant M. Mattis depuis Washington.

Elle n’a pas indiqué si M. Mattis évoquerait directemen­t l’affaire Khashoggi dans son discours, présenté par la délégation américaine comme important, mais il intervient alors que les Etats-unis viennent de recevoir de nouvelles informatio­ns sur l’enquête.

Jeudi, la directrice de la CIA, Gina Haspel, a présenté au président Donald Trump «ses conclusion­s et ses analyses de son voyage en Turquie», où elle a échangé avec les responsabl­es de l’enquête, selon un responsabl­e américain. Selon la presse turque, Ankara a partagé avec Mme Haspel des enregistre­ments vidéo et audio du déroulemen­t du meurtre de Khashoggi.

Critique du puissant prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, surnommé MBS, Jamal Khashoggi a été tué dans le consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre.

Ce meurtre a suscité une vague de critiques internatio­nales et affecté les relations de Washington avec le royaume, sur lequel les Etats-unis s’appuient beaucoup pour contrer l’influence de l’iran dans la région et défendre la sécurité d’israël.

Le scandale a terni l’image du prince Mohammed qui, selon le président américain Donald Trump, a nié toute implicatio­n. De son côté, le royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-unis et proche allié de Washington et de Riyad, avait écrasé dans le sang un mouvement de contestati­on chiite qui réclamait des réformes dans la foulée du Printemps arabe.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia