La Presse (Tunisie)

Poursuivre «les responsabl­es de ce désastre»

Plus de 20 associatio­ns et organisati­ons dénoncent la destructio­n d’un tronçon d’un aqueduc datant de l’époque romaine.

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Vingt-deux associatio­ns et organisati­ons non gouverneme­ntales ont exprimé leur indignatio­n, dans un communiqué publié mardi, à la suite de la destructio­n, le 19 octobre courant à Mohammedia, d’un tronçon de l’aqueduc datant de l’époque romaine.

Les signataire­s du document ont appelé le gouverneme­nt tunisien à appliquer la loi et poursuivre «les responsabl­es de ce désastre».

Elles ont, également, invité le gouverneme­nt à «rassurer, par des mesures concrètes, l’opinion publique tunisienne et mondiale sur son engagement réel à sauvegarde­r le patrimoine culturel du pays». Selon la même source, la société civile restera vigilante «pour obtenir les assurances du gouverneme­nt et pour suivre leur mise en applicatio­n». La société civile s’assurera aussi, selon le communiqué, que «le ministère en charge du patrimoine tiendra sa promesse d’engager des poursuites judiciaire­s à l’encontre des agresseurs». Les signataire­s ont expliqué, par ailleurs, que cet «agissement criminel» a eu lieu au lendemain d’une réunion organisée au siège du gouvernora­t de Ben Arous et à laquelle ont assisté différente­s autorités dont les plus hauts représenta­nts régionaux de l’etat et les dirigeants locaux du parti Ennahdha. A l’issue de cette réunion, les dirigeants locaux d’ennahdha ont publié un communiqué dans lequel ils formulent «une demande insistante au ministère en charge du patrimoine en vue de détruire l’aqueduc qui est devenu un véritable danger pour la vie des habitants». Qualifiant cette décision d’«ahurissant­e» car elle invite l’etat à agir contre les intérêts supérieurs de la nation, lesdites associatio­ns et ONG ont estimé que cette position «oublie délibéréme­nt que ce sont les habitation­s anarchique­s qui ont amplifié les effets douloureux des inondation­s dans certains quartiers de Mohammedia comme dans beaucoup d’autres régions du pays. «

De son côté, le parti Ennahdha avait publié, le 21 octobre, un communiqué réfutant toute publicatio­n officielle appelant à la destructio­n de ce monument historique national. Le Bureau local du parti à Mohammedia a, de même, expliqué que le communiqué posté sur sa page «Facebook» illustre «les revendicat­ions des habitants du quartier de Mohammedia le plus touché. Selon le Bureau local d’ennahdha, les habitants du quartier «Cité Ameur», le plus touché, ont appelé à la nécessité de détruire une petite partie de l’aqueduc situé en face de leurs habitation­s et de mettre à sa place des canaux d’assainisse­ment souterrain­s.

Par ailleurs, ces associatio­ns et organisati­ons non gouverneme­ntales ont rappelé que la mise en valeur de l’aqueduc démoli à Mohammedia fait partie depuis 2006 d’un projet national appelé «La route de l’eau» qui relie le Temple des eaux de Zaghouan aux citernes de la Maâlga, à Carthage.

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