Esprits attentistes et trompeurs
Ego ou devoir de parole? On n’en aura jamais fini avec ce surplace au point d’en perdre la face. Ici et là, on se laisse prendre au piège de la tentation médiatique. On a toujours besoin d’un climat de sérénité pour communiquer ses certitudes et non pas un refus viscéral qui fait tout le confort des opinions publiques.
Au fait, on n’est jamais suffisamment réaliste lorsqu’il s’agit de parler de soi. Ce n’est pas pareil aussi de donner son avis et de donner des leçons. On aurait aimé que la question du limogeage de Faouzi Benzarti puisse se tenir mieux qu’un semblant d’analyse fondé sur un procès de personnes, des faits et des circonstances. Souvent, ce sont les circonstances et les événements qui décident. Un maudit d’un côté, un pondéré de l’autre. Le football n’est pas toujours rationnel. Mais la valeur d’un sportif se mesure en grande partie à sa capacité d’adaptation face à toutes les contraintes, face à tous les déboires. On accepte un limogeage comme on applaudit une nomination. Il serait bon qu’on admette aussi qu’on ne peut pas défendre l’indéfendable. Au fait, dans le litige qui oppose Benzarti à la FTF, il y a un décalage entre ce qui est évoqué, préconisé et défendu, et ce qui existe réellement. Il n’est pas aujourd’hui facile de dégager une logique de raisonnement cohérente et pertinente dans les discours. Parfois, cela dépasse le cadre purement sportif pour devenir une obstination. Ou un caprice? Sans doute. Mais ce n’est pas parce qu’on parle beaucoup qu’on peut faire les choses plus et mieux que les autres. Dans chaque conflit, c’est toujours la même pédagogie, mot par mot. Excessivement médiatisés, certains ont besoin aujourd’hui de prendre un peu de recul, de temporiser dans leurs déclarations et de regarder surtout le football de l’extérieur. Ça pourrait être une bonne expérience, ou encore une bonne leçon, car, quand on est à l’intérieur, on ne voit pas vraiment tout ce qui se passe.
A l’analyse des différents rebondissements et intrigues, il est évident qu’il y a un malaise. Mais on n’est pas censé ignorer les réelles motivations des uns et des autres. Les intérêts qui motivent, qui conditionnent tout un milieu, selon des considérations à géométrie variable.
Ce qui est vraiment triste dans le limogeage de Benzarti, c’est que certains esprits attentistes et trompeurs veulent profiter de cette affaire pour ressurgir. Ils amplifient les situations afin de montrer que les autres ne sont pas en mesure de bien gérer le football tunisien. Nul ne peut avoir le monopole du football et l’on ne devrait pas accepter que certains fassent de la récupération par rapport à ce qui se passe aujourd’hui. Mais, il serait bon que l’on clarifie les positions. Par rapport à la cause de chacun. Qu’on soit du côté de la FTF, du sélectionneur limogé, ou même du centre, les convictions peuvent ne pas être les mêmes, mais l’intérêt du football tunisien devrait rester le dénominateur commun de tout le monde. Le développement du football tunisien, plus que jamais souhaité, devrait passer par les mains tendues et non par l’inconscience qui pourrait tout détruire si on ne la détruit pas dans l’oeuf.
Il va bien falloir arrêter cette bulle des dérives médiatiques, sous peine de faire encourir de graves problèmes à la sélection. Sportivement parlant, ça ne peut plus tenir. A vrai dire, ce qui se passe, pas seulement dans les coulisses, mais surtout dans les lieux publics, alimente les polémiques de façon bien inquiétante.
Ce qui est vraiment triste dans le limogeage de Benzarti, c’est que certains esprits attentistes et trompeurs veulent profiter de cette affaire pour ressurgir. Ils amplifient les situations afin de montrer que les autres ne sont pas en mesure de bien gérer le football tunisien. Qu’on soit du côté de la FTF, du sélectionneur limogé, ou même du centre, les convictions peuvent ne pas être les mêmes, mais l’intérêt du football tunisien devrait rester le dénominateur commun de tout le monde.