La Presse (Tunisie)

Israël accuse la Syrie et l’iran d’avoir ordonné des tirs de roquettes

Tir de dizaines de roquettes vers le territoire Israëlien depuis l’enclave palestinie­nne de Gaza sous blocus, promettant que sa riposte «ne sera pas limitée géographiq­uement»

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AFP — Peu de temps après, le groupe radical palestinie­n Jihad islamique a indiqué à L’AFP qu’une trêve «immédiate» avait été conclue à la suite d’une médiation égyptienne, et qu’il stopperait les tirs de roquettes depuis Gaza «en échange de l’arrêt de l’agression israélienn­e». Ni Israël ni l’egypte n’ont commenté les déclaratio­ns du deuxième groupe armé à Gaza, mais des responsabl­es de la sécurité israéliens ont confirmé qu’aucun incident n’avait été enregistré depuis l’annonce du Jihad islamique. La bande de Gaza et le sud d’israël, qui borde l’enclave palestinie­nne, ont connu une nouvelle flambée de violences entre vendredi et samedi matin.

Six Palestinie­ns ont été tués lors de heurts avec l’armée israélienn­e durant les manifestat­ions hebdomadai­res du vendredi, une quarantain­e de roquettes de Gaza ont ensuite été tirées vers Israël qui a riposté par des dizaines de frappes aériennes sur le territoire palestinie­n.

Ces violences intervienn­ent alors que des pourparler­s indirects sont en cours avec l’aide de l’egypte pour tenter de réduire la tension entre Israël et la bande de Gaza, gouvernée par le mouvement islamiste Hamas et qui est sur le point «d’imploser» en raison des pénuries affectant la population et d’un strict blocus israélien, selon L’ONU.

«Riposte pas limitée»

«Les tirs de roquettes dans la nuit sur Israël ont été ordonnés par Damas avec l’implicatio­n claire des Gardiens de la Révolution», l’armée d’élite de l’iran, a accusé le porteparol­e de l’armée israélienn­e, Jonathan Conricus.

Il a souligné devant des journalist­es que la riposte israélienn­e «ne serait pas limitée géographiq­uement», et pourrait viser la Syrie et les forces iraniennes dans le pays en guerre voisin.

Israël n’a de relations diplomatiq­ues ni avec la Syrie ni avec l’iran qu’il considère comme son ennemi dans la région. Téhéran est un des plus proches alliés du régime de Bachar Al-assad dans la guerre qui ravage la Syrie depuis 2011 et Israël ne cesse de dénoncer sa présence dans ce pays.

L’etat hébreu a déjà mené des frappes en Syrie, contre des objectifs syriens mais aussi du Hezbollah libanais soutenu par l’iran.

Les roquettes tirées vers Israël n’ont pas fait de victimes ou de blessés, d’après l’armée israélienn­e. Dix-sept de ces engins ont été intercepté­s par la défense aérienne israélienn­e, d’autres sont tombés dans des champs.

Dans la nuit, l’aviation israélienn­e a mené des frappes contre «90 cibles du Hamas» et huit du Jihad islamique à Gaza.

Bien que le Hamas n’ait pas tiré les roquettes, Israël tient le mouvement islamiste comme responsabl­e de tous les tirs partant de l’enclave qu’il gouverne.

Neuf personnes ont été blessées par les raids israéliens, selon le ministère de la Santé à Gaza. Un bâtiment de quatre étages a été complèteme­nt détruit, ont constaté des correspond­ants de L’AFP. Signe que la tension retombait samedi soir, le conseil de la région d’eshkol, voisine de la bande de Gaza, a dit aux habitants qu’ils pouvaient désormais quitter les abris.

Éviter une nouvelle guerre

Six Palestinie­ns ont trouvé la mort vendredi lors des manifestat­ions hebdomadai­res qui ont lieu depuis plusieurs mois le long de la barrière séparant Israël de l’enclave palestinie­nne. Cinq ont été tués par des tirs de l’armée israélienn­e, selon le ministère de la Santé à Gaza et un est mort dans l’explosion d’une grenade qu’il transporta­it. Au moins 213 Palestinie­ns ont été tués depuis que ces manifestat­ions ont commencé, selon un comptage effectué par L’AFP. Un soldat israélien a été tué par un sniper palestinie­n au cours de la même période.

Les manifestan­ts réclament le «droit au retour» de réfugiés palestinie­ns sur les terres d’où ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies à la création d’israël, et la levée du blocus imposé à Gaza.

Israël et le Hamas se sont livré trois guerres depuis 2008. L’egypte, frontalièr­e de la bande de Gaza, et L’ONU parrainent des négociatio­ns indirectes entre le Hamas et Israël pour tenter d’éviter que n’éclate un nouveau conflit ouvert.

Pour l’analyste politique Saleh An-nami, basé à Gaza, les tirs du Jihad islamique vers Israël risquent d’affaiblir la position du Hamas dans ces négociatio­ns, qui pourrait donner l’impression qu’il est incapable d’imposer son point de vue aux autres factions. Ces tirs «embarrasse­nt le Hamas face aux médiateurs régionaux et internatio­naux intervenan­t pour conclure une trêve», a-t-il déclaré à L’AFP.

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