«Benzarti, on l’aime ou on ne l’aime pas»

Pour notre interlocuteur, Faouzi Benzarti a son tempérament. Si on sollicite ses services, on n’a pas le choix : il faut l’accepter comme il est.

«Il y a une chose que je ne comprends pas, c’est la nature de la relation entre la FTF et les sélectionneurs nationaux. C’est le troisième sélectionneur que la FTF limoge pour des raisons inconnues ou peu convaincantes. Henri Kasperczak a été limogé pour avoir perdu deux matches amicaux. Quant à son successeur, Nabil Maâloul, on ne connaît pas à ce jour les vraies raisons de son départ.

A la veille du Mondial russe, Nabil Maâloul a prolongé son contrat avec la FTF jusqu’à 2022. Or, ce n’est pas courant qu’un sélectionneur national prolonge son bail à la veille d’une échéance de grande envergure. La question est de savoir pourquoi Maâloul est parti après la Coupe du monde de Russie alors qu’il était censé rester pour encore quatre ans. Nous ne savons pas réellement si Nabil Maâloul est parti de luimême ou si c’était un coup monté. Une chose est sûre : Maâloul n’a pas perdu de temps pour trouver un nouvel emploi. Toutefois, une deuxième question s’impose à ce propos : pourquoi, à ce jour, n’a-ton pas fait le bilan de la participation de notre sélection nationale au Mondial de Russie ? Venons-en à présent au licenciement de Faouzi Benzarti. Son passage a été ponctué de trois performances. Benzarti a gagné ses trois matches avec à la clef une qualification à la phase finale de la Coupe d’afrique des nations. Franchement, que reproche-t-on réellement à Faouzi Benzarti ? Sa façon de faire et de communiquer avec les joueurs sont à mes yeux de fausses raisons. Le milieu du sport en Tunisie connaît bien Faouzi Benzarti. Il a son tempérament. Ou on l’aime, ou on ne l’aime pas. Mais si on sollicite ses services, on n’a pas le choix : il faut l’accepter comme il est. Dans sa version des faits, le bureau fédéral a argué que les mauvais rapports de Faouzi Benzarti avec les joueurs sont la raison principale de son licenciement. Or, les joueurs de L’EST et de L’ESS le connaissent très bien pour les avoir entraînés il n’y a pas si longtemps. De même, les autres joueurs le connaissent très bien. Et si ce sont les joueurs expatriés qui auraient menacé de ne pas faire partie de la sélection nationale tant que Faouzi Benzarti est à sa tête, je dirai que ceci est une première dans notre football. C’est une très mauvaise chose pour notre football, notamment en ce qui concerne le rapport entre les entraîneurs et les joueurs pas seulement en sélection nationale, mais dans les clubs aussi. Enfin, la manière de l’avoir limogé est humiliante. Il fallait respecter le vécu de l’homme. Faouzi Benzarti est quand même l’entraîneur tunisien le plus titré. Il a entraîné également à l’étranger et, jamais, on l’a limogé à cause de ses rapports avec les joueurs».