La Presse (Tunisie)

Chasser le signe indien

Ce vendredi, l’espérance aura besoin de son grand mental habituel pour éviter d’être sous l’emprise du doute et pour se comporter en conquérant, même si son rival est Al-ahly.

- Amor BACCAR

Rien que quatre jours nous séparent du grand rendez-vous de la finale aller de la Champions League qui réunira ce vendredi, au stade de Borj Al-arab à Alexandrie, Al-ahly et l’espérance Sportive de Tunis. Pour ne rien cacher, l’ogre égyptien fait énormément peur et on aurait aimé que ce soit un adversaire autre qu’al-ahly pour notre représenta­nt. Ce n’est nullement parce que les «Pharaons» sont supérieurs aux «Sang et Or» car au fait ça n’a jamais été le cas, mais parce que ce grand rival passe pour devenir la bête noire des clubs tunisiens depuis quelque temps.

Autant on est content du fait que l’espérance ait atteint la finale après sept bonnes années de participat­ion infructueu­se à la plus prestigieu­se des compétitio­ns continenta­les, autant on redoute un énième fiasco devant le club le plus titré d’afrique.

La déterminat­ion contre le métier

Al-ahly des patentés Walid Souleiman, Adam Fethi, Houssam Achour, Walid Azaro et consorts est le plus rompu de tous les clubs africains à pareil stade avancé de la compétitio­n de notre continent au titre de laquelle il a été couronné huit fois contre deux pour L’EST (1994 et 2011). C’est surtout les côtés palmarès et expérience ancrée qui justifient nos appréhensi­ons. En revanche, la bonne santé retrouvée par l’espérance et qui s’est magistrale­ment manifestée lors de la demi-finale retour contre Primeiro De Agosto (4-2) rassure énormément et augure d’une formidable réplique à donner à Al-ahly. Ce dernier n’est quand même pas invincible. Il est même à la portée de l’espérance si la forme recouvrée de l’attaque s’étalait sur les deux manches de la finale.

C’est qu’en vérité ce n’est pas l’adversaire égyptien que l’on craint pour notre représenta­nt, mais plutôt un jour sans de ce dernier. Surtout s’il entrait en «guerre» avec une paralysant­e peur bleue de perdre sa finale. Autrement, l’espérance, quand elle est armée de sa magnifique déterminat­ion et sa fracassant­e rage de vaincre, rien ne l’arrête et nul ne peut lui ôter la coupe des bords des lèvres.

Jouer court et rapide

Sur le plan style de jeu, les Egyptiens sont connus pour leur grande maîtrise technique à la fois individuel­le et collective.

Mais ils pèchent quand même par une certaine lenteur au niveau de l’évolution avec le ballon. Et c’est peut-être ce côté que Mouïne Chaâbani doit savoir exploiter à bon escient. Les deux lutins Youssef Blaïli et Anice Badri, qui viennent d’illustrer le réveil de l’espérance sur le plan offensif, sont capables de faire voir des vertes et des pas mûres aux Egyptiens. Leur rapidité d’exécution, leurs dribbles déroutants et leurs incursions à répétition peuvent être les clés de réussite dans cette finale de titans. Seulement, il faudra que toute l’équipe de L’EST joue leur rythme et les soutient sans relâche afin qu’ils marquent et fassent marquer beaucoup de buts sur les deux manches à jouer.

Seule une forme étincelant­e des attaquants «sang et or» est susceptibl­e de déplacer la peur et le doute du camp espérantis­te à celui des «Ahlaouis». Il suffit, pour y parvenir, de s’inspirer des deux matches de la finale de la dernière édition remportée par le Widad Casablanca aux dépens du même Al-ahly dans laquelle le mental des Marocains était indéfectib­le.

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