La Presse (Tunisie)

La descente aux enfers

La situation est intenable. L’équipe ne gagne pas. C’est un air de déjà vu.

- Skander HADDAD

L’histoire est un éternel recommence­ment. La saison écoulée à pareille époque, le Club Africain n’arrivait pas à trouver son envol et touchait le bas du classement. C’était le crise.

A l’origine de cette situation, Slim Riahi qui avait débauché Chiheb Ellili victorieux de la coupe de Tunisie et qui avait laissé le club de Bab Jedid qualifié aux quarts de finale de la coupe de la CAF. L’ex-président du Club Africain, on ne sait sur les conseils de qui (même si certains évoquent le nom de Ridha Dridi), avait décidé de nommer l’italien Marco Simone aux commandes techniques. Fiasco total avec ce qui en a découlé. Le club de Bab Jedid touchait le fond et était en position de relégable. Le scénario se répète cette saison. Le CA n’est pas sorti de l’auberge. Après 6 journées de compétitio­n, l’équipe occupe l’avant-dernière place au classement. Comme d’habitude, le premier responsabl­e est le président du club. Lors de l’assemblée générale élective, on a promis monts et merveilles. Après quelques journées de compétitio­n, la situation est intenable. L’équipe, sans âme, récolte défaite sur défaite. La cause ? Elle n’est pas difficile à trouver. C’est l’instabilit­é totale au niveau administra­tif et technique. En prenant les rênes du club, Abdessalem Younsi, le président du club, a voulu mettre sa griffe et il s’est trompé sur toute la ligne. Pour montrer son autorité (c’est la maladie chronique de nos responsabl­es sportifs), il a chambardé les plans.

Erreur de casting

Il a commencé par recruter un entraîneur étranger, le Belge José Riga, et un directeur sportif qui avait raté un premier passage au Club Africain, il y a quelques années, en l’occurrence Sofiane Hidoussi. Après quatre journées de compétitio­n et les mauvais résultats qui en ont découlé, ce tandem a été viré. Si José Riga n’a pas pu stabiliser l’équipe, Sofiane Hidoussi a sa part de responsabi­lité dans les mauvais recrutemen­ts. Il n’a pas su remplacer les joueurs qui ont quitté le club et ils sont au nombre de 14. Ce sont Khalifa, Chenihi, Belaïd, Tka, Apoko, Ounallah, Kchok, Rusike, Seïfeddine Jaziri, Zemzemi, Meniaoui, Srarfi, Haddadi et Oueslati. Ils ont été remplacés par le même nombre de joueurs dont la valeur n’est pas identique. Certains ont débarqué avant l’arrivée de José Riga, sur l’initiative du directeur sportif Sofiane Hidoussi. L’erreur de casting est monumental­e au point que l’ex-coach du CA en a écarté certains. Plus, le recrutemen­t des deux étrangers Campaoré et Sasrako est un fiasco total. Les deux joueurs n’ont pas à ce jour trouvé le chemin des filets et ne sont pas le profil adéquat. Ni Hidoussi ni Riga ne l’ont compris. Sur les 14 joueurs recrutés par le staff technique, seul Oussama Darragi est valable et peut jouer. Ne parlons pas de Aymen Mathlouthi qui n’en finit pas avec ses frasques et qui a quitté ses camarades sur un coup de tête à la mi-temps du match face au CAB.

Pour vous dire que la discipline est un vain mot au Club Africain. Revenons au volet technique. Pourquoi le bureau directeur actuel a-t-il démis Kamel Kolsi de ses fonctions, lui qui a remis l’équipe sur les rails en la classant à la seconde place pour la qualifier à la prochaine Ligue des champions et en remportant la coupe de Tunisie ?

Cela pour dire que la continuité n’existe pas et que chaque président qui débarque ramène ses troupes et revient à la case départ après avoir effacé le travail accompli par son devancier. On n’arrivera à rien avec cette politique. Aujourd’hui, si les mentalités ne changent pas, le Club Africain ne décollera pas. Abdessalem Younsi et ses collaborat­eurs doivent se remettre en question et se racheter une conduite. Ils n’ont pas l’air de comprendre la grandeur du club de Bab Jedid.

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Le CA en pleurs. C’est la fin d’un cycle qui s’annonce

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