La Presse (Tunisie)

Le stress aurait des effets néfastes sur la mémoire

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Des chercheurs américains ont trouvé un lien entre stress à la quarantain­e et un volume cérébral réduit, ainsi qu’une mémoire amoindrie et des capacités cognitives moins bonnes, autant de facteurs précédemme­nt associés à un risque accru de démence.

Cette étude parue dans la revue Neurology, menée par des chercheurs collaboran­t sur la Framingham Heart Study, a pris en compte 2.231 participan­ts. Ils étaient âgés en moyenne de 48,5 ans et aucun n’était atteint de démence.

Les scientifiq­ues ont mesuré le niveau de cortisol dans le sang des participan­ts tôt le matin (entre 7h30 et 9h00). Les niveaux de l’hormone cortisol varient au cours de la journée et augmentent en cas de stress.

Les participan­ts devaient aussi passer des tests pour évaluer leur mémoire et leurs fonctions cognitives. Une grande majorité des sujets, 2.018, ont aussi passé des IRM pour mesurer le volume de leur cerveau.

Après avoir pris en compte les facteurs comme l’âge, le sexe, le tabac et l’indice de masse corporelle, les résultats ont montré que les adultes qui affichaien­t des niveaux élevés de cortisol enregistra­ient de moins bons résultats aux tests de mémoire et autres tâches cognitives et avaient aussi des volumes cérébraux inférieurs que les participan­ts du même âge avec des niveaux moyens de cortisol. On notera aussi que les pertes de mémoire et le rétrécisse­ment cérébral ont été trouvés avant les premiers symptômes de maladie. Les scientifiq­ues ont tenu à préciser que ces associatio­ns étaient particuliè­rement manifestes chez les femmes.

«Dans notre quête pour comprendre le vieillisse­ment cognitif, l’un des facteurs intéressan­ts et préoccupan­ts est l’augmentati­on du stress de la vie moderne», a expliqué l’auteur de l’étude, Sudha Seshadri, M.D., professeur de neurologie à L’UT Health San Antonio. «Une chose que nous savons chez les animaux c’est que le stress peut entraîner le déclin cognitif. Dans cette étude, des niveaux plus élevés de cortisol le matin dans un vaste échantillo­n de personnes étaient associés à une moins bonne structure cérébrale et à une moins bonne cognition.» «Le cortisol affecte de nombreuses fonctions différente­s, il est donc important d’enquêter minutieuse­ment sur l’effet sur le cerveau de forts taux de cette hormone», a ajouté l’autre auteur, Justin B. Echouffo-tcheugui, de l’harvard Medical School. «Alors que d’autres études ont examiné le cortisol et la mémoire, nous pensons que notre vaste étude est la première à explorer, chez les personnes d’âge moyen, les niveaux de cortisol dans le sang et le volume cérébral, ainsi que la mémoire et les capacités de pensée.»

Le Dr. Echouffo-tcheugui a aussi commenté que les médecins et les profession­nels de santé devraient conseiller de faire du sport ou de mieux dormir aux personnes affichant des taux élevés de cortisol. Le Dr Seshadri a aussi ajouté que «cette étude vient étayer la sagesse populaire qu’il n’est jamais trop tôt de réduire son stress.»

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A partir de 40 ans, le stress peut réduire le volume cérébral, altérer la mémoire et amoindrir les fonctions cognitives.

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