Où est passé le beurre ?
Parfois vendue en vrac chez certains épiciers ou dans une enseigne commerciale quand il est disponible, cette denrée alimentaire est devenue rare, très rare même…
Parfois vendue en vrac chez certains épiciers ou dans une enseigne commerciale quand il est disponible, cette denrée alimentaire est devenue rare, très rare même…
Essayez de vous procurer du beurre en Tunisie. Il est fort à parier que vous n’en trouverez tout bonnement pas. Sauf si la chance s’empare de vous dans un supermarché bien achalandé au hasard de vos courses ou dans une épicerie suffisamment approvisionnée et encore. Le beurre semble avoir disparu de nos commerces d’alimentation générale depuis une période. Déjà que la crise du beurre est évoquée depuis deux ans, la voilà à son comble. Près d’un mois est passé, le beurre a fondu, devenant inexistant. La non-réaction du ministère du Commerce étonne et surprend quand on apprend que ce produit dérivé du lait est devenu la cible d’une vente illicite à cause du rationnement. Des interrogations demeurent. Quelles sont les raisons de l’absence de beurre dans les rayons des magasins ? La pénurie de lait est-elle une cause directe ? Cette pénurie profite-t-elle à certains spéculateurs mal intentionnés ? Il s’avère que ce n’est pas la première fois que le beurre vient à manquer. La margarine en substitut massivement présente sous de nombreuses marques est souvent venue à la rescousse pour pallier au manque. Pourtant, le beurre est l’aliment désiré par les consommateurs. Quand il n’y a pas de beurre, on consomme de la margarine par défaut. Le beurre aliment d’origine animale est pourtant plus gras et moins sain que son pendant végétal.
Produit manquant
La forte exportation de lait ces deux dernières années à hauteur de 35 millions de litres vers l’algérie, la Libye ou le Qatar ne serait pas la raison. Un autre effet concourt au manque de disponibilité criant du beurre sur les étals. 700.000 tonnes de beurre viennent à manquer ces derniers temps à défaut de lait, principale source productrice du beurre. Kamel Rejibi, directeur général du groupement professionnel des viandes et des produits laitiers a avancé une explication liée au rendement des vaches laitières locales. De septembre à décembre, la production nationale baisse, en effet, drastiquement ce qui cause une pénurie périodique. Par ailleurs, le beurre connaît une pénurie à l’international pour d’autres raisons, ce qui ne favorise pas l’importation de ce produit, vu le prix de vente hors de portée des bourses tunisiennes. Pour réguler le marché national, on ne peut, par conséquent, recourir à l’instar du lait belge appelé à la rescousse pour pallier à la pénurie de lait local dans les hypermarchés. Certains tunisiens ne se disent pas affectés par la pénurie de beurre, puisqu’il y a la margarine. D’autres ont recours à l’épicerie fine, un concept qui marche pour la catégorie aisée de la population. La crise du beurre se répercute négativement sur l’activité des pâtissiers qui doivent recourir à la margarine pour réaliser leurs pâtisseries. On peut s’attendre à une altération du goût, car la margarine est moins goûteuse que le beurre.