La Presse (Tunisie)

une responsabi­lité, un devoir

Entrer dans l’histoire

- Par Jalel MESTIRI

S’ils perdent cette finale de la Ligue des champions, une simple ligne sur Wikipedia en gardera une trace. Par contre, s’ils remportent le sacre continenta­l, ils entreront à jamais dans l’histoire en cette année de centenaire.

On ne sait jamais le visage que prennent les partants, mais la vie et le vécu survivront à tout. L’espérance a appris à ne jamais tourner la page de son passé. Khaled Ben Yahia est parti, mais son empreinte est toujours là. En cette finale aller de la Ligue des champions face à un traditionn­el adversaire, Al Ahly, on ne parle pas de nouvelles prérogativ­es. Les priorités sont toujours les mêmes. Notamment lorsqu’elles sont liées au terrain. Cela offre aux joueurs les mêmes trajets de pensées et de stratégies. Des trajets de parcours, d’alternativ­es et de jeu. De tout temps, la manière de jouer de l’équipe ne prend réellement forme que lorsqu’on sent sur le terrain qu’il y a onze capitaines, même s’il y a un seul désigné pour cela. Tous les joueurs sont là pour s’entraider. Chacun aurait besoin forcément de l’autre. C’est ce qui pourrait incontesta­blement faire avancer tout le rendement de la formation espérantis­te.

A court ou à long terme, L’EST aura toujours un statut à affirmer, une place à défendre, un acquis à préserver. Ce n’est pas toujours facile, mais le défi mérite chaque fois d’être relevé. Les hommes, mais aussi les moyens pour une pareille entreprise sont bel et bien là. L’on ne voit pas pourquoi il n’en sera pas de même demain au stade Borj Al-arab à Alexandrie, d’autant que les mécanismes et le mode de travail ont beaucoup évolué. Il y a au fait tout un projet assumé et endossé, initié par des personnes passionnée­s et averties, qui tourne autour de cette exigence. Un état d’esprit à son égard.

Le modèle développé à l’espérance accrédite l’idée selon laquelle la performanc­e est, à juste titre, un devoir. Notamment face à tous les ennuis qui peuvent surgir à tout moment. Certains joueurs auraient pu jeter l’éponge. Mais ils s’étaient promis de revenir tout en haut. Ils y ont cru à fond. Ils ne s’imaginent pas en effet en train d’échouer. D’une prestation à l’autre, ils sont parvenus à se ressaisir, à optimiser leur jeu et à se libérer. Les moments difficiles par lesquels est passée l’équipe lui a donné l’envie de se surpasser. Il paraît qu’à un stade de la compétitio­n, au moment du doute, on se renouvelle. On se régénère. Un bataillon en ordre de marche et un ensemble qui vit aujourd’hui autant d’espoirs que de certitudes.

Il y a certaineme­nt des leçons à retenir du passé, et spécialeme­nt de l’épreuve africaine. On ne saurait en effet ignorer le temps où curieuseme­nt L’EST y avait fait un fort mauvais usage des notions de jeu.

Demain contre Al Ahly, l’équipe aura intérêt à y voir de près, pour faire le point et peut-être aussi les comptes. Rendre les choses à leur juste valeur et à leur place réelle en commençant par les détacher de tout ce qui est de nature à les conditionn­er outre mesure. C’est l’impératif de cette équipe, pas seulement de jouer, mais aussi et surtout de redevenir elle-même tout particuliè­rement dans ce genre de match.

Cela ne manque pas aussi de rappeler une vérité: beaucoup plus que les corps, ce sont les esprits qui ont besoin d’être libérés. Les joueurs « sang et or » doivent être convaincus du fait qu’ils ne sont pas seulement des joueurs tout juste bons pour jouer. Là où ils sont, ils sont appelés à s’adapter à tous les choix et considérat­ions tactiques. En un mot, des joueurs capables de gagner partout.

Mouine Chaâbani et son staff ont un rôle très important à jouer dans ce sens. Ils ne doivent pas oublier que les entraîneur­s qui ont le plus souvent réussi sont ceux dont le travail est aussi bien fondé sur l’établissem­ent des relations humaines avec les joueurs que sur l’aspect technique du jeu. Au fait, c’est une question de complément­arité et jamais d’exclusion. Ils devront faire jouer un football que les joueurs aiment pratiquer. Ils doivent penser à insuffler à leurs hommes une énergie débordante. Dans un match comme la finale de la Ligue des champions, ils sont censés être proches de leurs troupes, ne serait-ce aussi que pour barrer la route à tous ceux qui veulent être mêlés aux affaires de l’équipe. Ceux sortis du bois pour apporter leurs compétence­s. Les «sauveurs» à gauche et à droite et qui feraient bien aujourd’hui de ne pas en rajouter.

Dans le monde souhaité autour de l’équipe, tous les joueurs doivent s’y retrouver. Bien dans le ton, bien dans le match. Bien dans leur peau aussi. Le plus important serait d’offrir quelque chose de qualité optimale qui permettra à l’équipe de s’affirmer tant individuel­lement que collective­ment.

Cela peut défier de nombreuses logiques. Mais pas celle du football de performanc­e, sensible à la solidarité, à la solidité et à la déterminat­ion.

Cela ne manque pas de rappeler une vérité: beaucoup plus que les corps, ce sont les esprits qui ont besoin d’être libérés. Les joueurs « sang et or » doivent être convaincus du fait qu’ils ne sont pas seulement des joueurs tout juste bons pour jouer. Là où ils sont, ils sont appelés à s’adapter à tous les choix et considérat­ions tactiques. En un mot, des joueurs capables de gagner partout.

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Le groupe de L’EST fourbit ses armes sous l’oeil attentif de Mouine Chaâbani

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