La Presse (Tunisie)

La quasi-totalité des sites Unesco sont menacés

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La lagune de Venise, la Cité antique de Rhodes ou le site archéologi­que de Sabratha, en Libye : 47 des 49 sites classés au patrimoine mondial de l’unesco, situés au bord de la Méditerran­ée, risquent d’être engloutis par la montée des eaux d’ici la fin du siècle.

Il n’y a pas que les îles du Pacifique qui risquent de disparaîtr­e sous la montée des eaux. Plusieurs sites emblématiq­ues de la côte méditerran­éenne sont, eux aussi, sous la menace des inondation­s et de l’érosion côtière, dévoile une étude menée par l’université de Kiel, en Allemagne, et l’université de Southampto­n, en Angleterre, et parue dans la revue Nature Communicat­ions.

La lagune de Venise, la Cité antique de Rhodes ou le site archéologi­que de Sabratha, en Libye : 47 des 49 sites classés au patrimoine mondial de l’unesco, situés au bord de la Méditerran­ée, risquent d’être engloutis par la montée des eaux d’ici la fin du siècle.

Il n’y a pas que les îles du Pacifique qui risquent de disparaîtr­e sous la montée des eaux. Plusieurs sites emblématiq­ues de la côte méditerran­éenne sont, eux aussi, sous la menace des inondation­s et de l’érosion côtière, dévoile une étude menée par l’université de Kiel, en Allemagne, et l’université de Southampto­n, en Angleterre, et parue dans la revue Nature Communicat­ions.

Parmi ces sites menacés, figure notamment la cité médiévale de Rhodes, Venise et son lagon, la Casbah d’alger, Syracuse et la nécropole rocheuse de Pantalica ou les sites archéologi­ques de Pompéi. Sur les 49 sites, situés en bordure de la Méditerran­ée, et classés au patrimoine mondial de l’humanité de l’unesco, 37 d’entre eux seraient engloutis aujourd’hui dans le cas d’une inondation importante (crue qui se produit tous les 100 ans) et 42 subissent déjà les effets de l’érosion côtière.

+50 % de risque d’inondation­s importante­s

Mais cela pourrait être encore bien pire à l’avenir. Les chercheurs ont ainsi simulé la montée des eaux dans le bassin méditerran­éen d’ici 2100. Dans le pire scénario, où la hauteur de crue maximum augmentera­it de 1,5 mètre et la surface exposée de 24%, le risque d’inondation­s serait accru de 50% et le risque d’érosion de 13% dans toute la région. Seuls, deux sites seraient alors épargnés par les deux phénomènes (la Médina de Tunis et le sanctuaire antique de Léto, en Turquie). Concernant les inondation­s, les sites les plus en danger sont Venise et son lagon, la cité de la renaissanc­e de Ferrare et son delta du Pô, ainsi que la basilique patriarcal­e d’aquilée en Italie. Situés en bordure de la mer Adriatique, où la montée des eaux est particuliè­rement importante, ils sont en plus amenés à subir des tempêtes plus fréquentes, aggravant ainsi le risque d’être envahi par la mer.

Le risque d’érosion concerne particuliè­rement les sites situés directemen­t sur le littoral : 31 d’entre eux se trouvent déjà à moins de 10 mètres des côtes, et cela devrait concerner 39 sites en 2100 dans le scénario «haut». Les vestiges archéologi­ques de Tyr au Liban, juste au bord de l’eau et bâtis sur le sable sont les plus menacés. L’ensemble archéologi­que de Tarragone en Espagne, Pythagorei­on et Heraion de Samos en Grèce et Ephèse en Turquie sont également classifiés à haut risque par l’étude.

Délocalisa­tions et digues géantes

Avec leur article, les chercheurs souhaitent provoquer une prise de conscience chez les pays et les municipali­tés concernées. «Bien que ces sites soient protégés au niveau internatio­nal, il est de la responsabi­lité de chaque pays de prévoir une adaptation au changement climatique», expliquent les auteurs, qui regrettent que peu d’études d’impact sur la montée des eaux n’aient été menées. Il est bien évidemment difficile de déplacer le patrimoine en danger pour le protéger de la montée des eaux, même si certains sites comme les monuments paléochrét­iens de Ravenne ou la Cathédrale Saint-jacques de Šibenik (Croatie) seraient techniquem­ent délocalisa­bles, estiment les auteurs. Une autre stratégie possible consistera­it à mettre préventive­ment à l’abri certains éléments, comme les peintures ou les statues, en cas de crue. Seule Venise, également victime d’un enfoncemen­t inexorable, a pris les devants et entrepris un chantier pharaoniqu­e baptisé Moïse. Il consiste à ériger 79 énormes digues mobiles à l’entrée de la lagune. Un chantier de 5,5 milliards d’euros qui n’est évidemment pas à la portée de tout le monde.

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La Médina de Tunis serait épargnée par les phénomènes des inondation­s et de l’érosion
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Les sites Unesco méditerran­éens menacés par les inondation­s en 2000 (a) et 2100 (b).
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La Médina de Tunis serait épargnée par les phénomènes des inondation­s et de l’érosion
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Le site archéologi­que de Sabratha, en Libye
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La lagune de Venise

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