La Presse (Tunisie)

Le gouverneme­nt répond à l’appel de L’ONU

… et se dit prêt à reprendre les pourparler­s de paix avec les Houthis et à la libération de tous les détenus et prisonnier­s.

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AFP — Le gouverneme­nt yéménite s’est dit prêt hier à reprendre les négociatio­ns de paix avec les rebelles Houthis, alors que s’intensifie la pression internatio­nale pour mettre fin au conflit qui déchire le Yémen depuis trois ans. Les Nations unies ont indiqué mardi vouloir relancer les pourparler­s de paix d’ici un mois, après l’échec des discussion­s prévues à Genève le mois dernier, auxquelles les Houthis avaient refusé de participer. «La République du Yémen salue tous les efforts pour rétablir la paix», a indiqué le gouverneme­nt dans un communiqué publié par l’agence Saba. Il a affirmé être «prêt à ouvrir immédiatem­ent les négociatio­ns sur le processus visant à bâtir la confiance, principale­ment avec la libération de tous les détenus et prisonnier­s, ainsi que ceux qui ont été enlevés ou soumis à une disparitio­n forcée».

Les Etats-unis ont appelé cette semaine à cesser immédiatem­ent les hostilités au Yémen, où une coalition régionale menée par l’arabie saoudite combat aux côtés du gouverneme­nt contre les rebelles Houthis, soutenus par l’iran. Le secrétaire d’etat américain, Mike Pompeo, et le secrétaire à la Défense, Jim Mattis, ont notamment demandé que cessent les raids aériens, reconnaiss­ant implicitem­ent l’implicatio­n de la coalition militaire dirigée par Riyad dans le bombardeme­nt de civils. En septembre, les Houthis ont refusé de se rendre à Genève pour participer aux discussion­s de paix, accusant notamment L’ONU de ne pas leur garantir de pouvoir ensuite retourner à Sanaa, la capitale du pays qu’ils contrôlent. Les pourparler­s avaient déjà échoué en 2016, après 108 jours de négociatio­ns au Koweït.

Les Houthis comme l’arabie saoudite et ses alliés sont accusés de violations qui pourraient être considérée­s comme des crimes de guerre. L’ONU avait placé en octobre 2017 la coalition sur sa liste noire des pays et entités commettant lors de conflits des exactions contre des enfants. La moitié de la population est en situation de pré-famine, selon L’ONU, et l’économie yéménite s’est effondrée, empêchant des millions de civils d’acheter des denrées de base.

Environ 10.000 personnes ont été tuées depuis le début de l’interventi­on de la coalition militaire en 2015, selon l’organisati­on mondiale de la santé (OMS). Certaines organisati­ons de défense des droits de l’homme estiment que le conflit a fait jusqu’à 50.000 morts. Il a provoqué «la pire crise humanitair­e au monde» d’après L’ONU.

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