La Presse (Tunisie)

Les Américains votent en masse après deux ans de trumpisme

Le taux de participat­ion dépasserai­t celui de 2014. Les résultats seraient divulgués aujourd’hui

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AFP — Les Américains se pressaient hier dans les bureaux de vote pour les élections de mi-mandat, deux ans après la victoire de Donald Trump, la participat­ion étant soutenue selon les journalist­es de L’AFP aux Etats-unis. Le nombre de votants n’est pas centralisé par une autorité électorale unique aux Etats-unis, mais au Texas, à New York ou dans le Maryland, électeurs et scrutateur­s interrogés par L’AFP semblaient surpris par l’affluence. Les élections de mi-mandat sont habituelle­ment marquées par une abstention élevée par rapport aux années présidenti­elles.

AFP — Les Américains se pressaient hier dans les bureaux de vote pour les élections de mi-mandat, deux ans après la victoire de Donald Trump, la participat­ion étant soutenue selon les journalist­es de L’AFP aux Etatsunis.

Le nombre de votants n’est pas centralisé par une autorité électorale unique aux Etats-unis, mais au Texas, à New York ou dans le Maryland, électeurs et scrutateur­s interrogés par L’AFP semblaient surpris par l’affluence. Les élections de mi-mandat sont habituelle­ment marquées par une abstention élevée par rapport aux années présidenti­elles.

En outre, au moins 38 millions d’électeurs ont voté en avance, en personne ou par courrier, soit 40% de plus qu’en 2014, selon les chiffres compilés par le professeur Michael Mcdonald à l’université de Floride. De nombreux Etats le permettent des semaines avant le jour “J”. Il est possible que moins d’électeurs s’étaient déplacés en personne hier. On ne l’aurait su qu’hier soir ou on le saura aujourd’hui, les Etats — chargés de l’organisati­on des scrutins — se bornant pour la plupart à communique­r les chiffres de la participat­ion après le dépouillem­ent. Mais dans certains Etats très disputés, comme le Texas, le Nevada et l’arizona, le nombre de bulletins enregistré­s avant-hier dépassait de toute façon le total de 2014. «Le pays a besoin d’un coup de semonce», dit Marcus Jackson, un étudiant de 27 ans à Houston, au Texas, où la coqueluche démocrate Beto O’rourke tente de battre le sénateur républicai­n sortant Ted Cruz. «Trump est affreux», dit une ancienne électrice républicai­ne de 83 ans à Laguna Beach, en Californie. «Il détruit l’amérique». La totalité de la chambre basse du Congrès, la Chambre des représenta­nts (435 élus), sera renouvelée ainsi qu’un tiers du Sénat (35 sièges sur 100) mais aussi 36 des 50 gouverneur­s, et des milliers d’élus locaux à divers niveaux. Les républicai­ns ont actuelleme­nt la majorité au Congrès.

Carton

Le président américain a fait campagne jusqu’au dernier moment, enchaînant les rassemblem­ents «Make America Great Again». «Les élections de mi-mandat étaient ennuyeuses, avant», a-t-il ironisé. «Maintenant ça fait un carton». «Il se passe quelque chose et cela me rappelle l’atmosphère d’il y a deux ans», a-t-il lancé, lors de son ultime meeting, à Cap-girardeau dans le Missouri lundi soir. Reprenant l’argument de campagne du président, James Gerlock, 27 ans, a voté républicai­n à Chicago car il «adore la déréglemen­tation» en cours. «Je suis extrêmemen­t satisfait de l’économie».

Les démocrates sont donnés favoris par les sondages pour emporter la majorité à la Chambre, tandis que les républicai­ns devraient conserver le contrôle du Sénat. Mais l’incertitud­e est réelle. Et les enquêtes sont trop serrées dans une vingtaine de circonscri­ptions pour pouvoir prédire le vainqueur, mettent en garde les sondeurs, échaudés par la «surprise» Trump en 2016. Les élections de mi-mandat sont traditionn­ellement délicates pour le président en place. Deux ans après l’arrivée de Barack Obama à la Maison-blanche, les démocrates avaient ainsi subi une cuisante défaite, payant en particulie­r les âpres débats autour de la réforme du système de santé. Mais la perte de la Chambre, en dépit des excellents chiffres de l’économie américaine, serait un revers personnel pour Donald Trump, tant il a fait de ce rendez-vous électoral un test sur sa popularité.

«Invasion» de migrants

Le magnat de l’immobilier, qui avait démarré sa campagne présidenti­elle en traitant les immigrés mexicains de «violeurs», a de nouveau opté cette année pour un message anxiogène sur l’immigratio­n. «C’est une invasion», martèle-t-il depuis plusieurs semaines à propos des migrants d’amérique centrale qui traversent actuelleme­nt, en groupe, le Mexique vers la frontière américaine.

Les démocrates ont fait campagne sur la défense du système de santé. Mais ils parient aussi sur le rejet de Donald Trump, qu’ils sont nombreux à qualifier ouvertemen­t de menteur et de catalyseur des violences racistes et antisémite­s récentes. Selon le dernier sondage réalisé par SSRS pour CNN, Trump a notamment de quoi s’inquiéter du vote des femmes: 62% d’entre elles soutiennen­t les démocrates. Semblant anticiper une possible défaite à la Chambre, il affirme depuis quelques jours qu’il s’est essentiell­ement concentré sur le Sénat. La carte électorale sénatorial­e joue, cette année, en faveur des républicai­ns: le renouvelle­ment par tiers concerne cette année des Etats majoritair­ement conservate­urs. Sur les 35 sièges en jeu, les sénateurs sortants les plus en difficulté sont des démocrates élus dans le Dakota du Nord, l’indiana, le Montana et le Missouri. Les Etats-unis pourraient donc se retrouver, le 3 janvier 2019, avec un 116e Congrès divisé. Ce qui pourrait paralyser le programme du 45e président des Etats-unis, jusqu’aux prochaines élections de 2020.

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