Les producteurs et réalisateurs tunisiens aux abonnés absents
Ouverture du forum de coproduction entre les pays arabes et les pays latinoaméricains organisé par le Cnci en collaboration avec Cinefertil et Inccaa. A cette occasion, la directrice générale du Cnci a exprimé sa profonde déception de l’absence des producteurs et des réalisateurs tunisiens censés profiter de ce forum.
«L’idée est de renforcer le networking entre les cinéastes de tout bord. Mais les coproductions Sud-sud sont moins visibles et je pense que le rôle et le devoir d’une institution publique est de créer ces mécanismes de coopération, a déclaré Chiraz Latiri, directrice générale du Cnci, lors de l’ouverture de ce forum. Le Cnci aux JCC cette année s’implique dans deux forums : celui de la coproduction latino-arabe et celui de coproduire au Sud avec le Centre du cinéma marocain. Le programme est très riche et varié. Ce projet a été initié par mon prédécesseur, Fethi Kharrat, et j’ai continué le chemin après lui jusqu’à ce que ce projet aboutisse. Mon seul objectif avec ce programme est le networking et la mise en relation des professionnels de l’argentine et la Tunisie». Pour sa part, Edouardo Bechara El Khoury, directeur du Festival international du film latino-arabe, a déclaré : «Des fois, il faut faire attention parce que les rêves peuvent devenir réalité. Lorsqu’on a lancé ce forum il y a trois ans, ce n’était qu’un rêve, aujourd’hui c’est une réalité. Je suis heureux de cette collaboration avec le Cnci de la Tunisie. J’ai l’impression que nous sommes en train de lancer quelque chose d’important et que dans quelques années, nous allons nous souvenir de ce moment historique». Notons qu’en février 2018, il y a eu la signature d’une convention entre le Cnci et l’incaa argentin qui s’inscrit dans ce désir de développer la collaboration Sud-sud et de lui donner une incarnation au cinéma. Le Cnci s’est associé à cette initiative audacieuse de Cinefertil pour être partenaire de ce forum qui se tient jusqu’à aujourd’hui 6 novembre à la salle Sophie-el Golli, à la Cité de la culture et dont le coordinateur artistique est Lotfi Achour. «Un forum qui se veut défricheur de nouvelles possibilités artistiques et techniques et pourquoi pas catalyseur de nouveaux désirs de cinéma».
Avant la fin de la première séance, la directrice générale du Cnci a pris le micro pour exprimer sa déception vis-à-vis des professionnels tunisiens en déclarant : «Je suis très heureuse de voir ce forum s’organiser pendant les JCC, et aussi sous l’enseigne du Cnci qui est un établissement public qui gère l’industrie cinématographique en Tunisie. Le Cnci a invité des gens qui ont fait de longs voyages pour venir assister à ce forum, dont Pablo César qui a fait 23 heures de vol pour arriver à Tunis. Mais dans la salle, je ne vois pas plus de quatre producteurs tunisiens et cela m’attriste profondément, lorsque je pense que j’ai communiqué sur cet événement depuis un mois en appelant au networking dans ce sens. Les JCC n’ont pas jugé utile hier d’annoncer ce forum de coproduction latino-arabe ou l’atelier produire au Sud. Je note que d’un point de vue institutionnel, l’un est organisé avec l’incaa (Instituto National de Cine et Artes Audiovisual) et l’autre avec le CCM. Cela veut dire que ces gens mettent des moyens pour faire déplacer des gens et des équipes qui travaillent pendant des mois sur des projets. Et je le dis ouvertement : je suis triste parce que j’aurais aimé voir des producteurs et des réalisateurs tunisiens dans cette salle parce que ce forum est pour vous...».