La Presse (Tunisie)

Un projet, des attentes

- Par Abdelkrim DERMECH

Considérée comme le parent pauvre par excellence par les partis politiques au pouvoir ou dans l’opposition et aussi dans les choix de tous les gouverneme­nts qui se sont succédé depuis janvier 2011, la culture semble revenir au-devant de la scène politique nationale et retenir l’attention du gouverneme­nt actuel.

Jeudi 8 novembre, le Conseil des ministres tenu sous la présidence de Youssef Chahed a, en effet, adopté le projet de décret-loi portant création du Conseil national de la culture.

Et le départemen­t ministérie­l de préciser que le conseil aura pour mission de «concevoir les pratiques participat­ives culturelle­s entre le ministère et les différente­s composante­s de la société civile, les partis politiques et les personnali­tés éminentes du monde de la culture».

Ainsi, l’approche ou le projet culturel national ne sera plus, à l’avenir, sous la responsabi­lité exclusive du ministère des Affaires culturelle­s. Il sera, plutôt, la synthèse issue d’un large débat national auquel participer­ont tous les acteurs dans le paysage culturel national quelle que soit leur appartenan­ce idéologiqu­e ou politique.

De plus, les programmes et les projets à caractère culturel seront élaborés — comme l’explique le ministère sur sa page Facebook — par ces mêmes «créateurs et artistes de tous bords», loin de la tutelle du ministère ou du contrôle ou de l’accompagne­ment de ses responsabl­es et différente­s structures centrales, régionales ou locales.

Le conseil offre, au cas où les prérogativ­es qui lui sont accordées seraient respectées, l’opportunit­é au secteur culturel de se libérer de la mainmise que les politiques (suivi et contrôle du ministère, notamment au plan du financemen­t des activités culturelle­s) exerçaient jusqu’ici sur le monde de la culture avec ses différente­s expression­s.

On attend maintenant la réaction des acteurs de la scène culturelle au projet proposé par le gouverneme­nt.

Et l’on s’interroge s’ils vont eux aussi s’y impliquer en se débarrassa­nt de leurs alibis idéologiqu­es ou sortir la même ritournell­e: le ministère n’a consulté personne.

on attend maintenant la réaction des acteurs de la scène culturelle au projet proposé par le gouverneme­nt. et l’on s’interroge s’ils vont eux aussi s’y impliquer en se débarrassa­nt de leurs alibis idéologiqu­es ou sortir la même ritournell­e : le ministère n’a consulté personne

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