La Presse (Tunisie)

La Tunisie parmi les 10 pays africains les plus pollués

L’agence nationale de protection de l’environnem­ent conteste les conclusion­s du dernier rapport de L’OMS.

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Tunis, Sousse et Bizerte figurent parmi les villes africaines où il est difficile de respirer un air sain, selon le dernier rapport de l’organisati­on mondiale de la Santé (OMS), publié fin octobre, et que la Tunisie compte contester. Dans le rapport de l’organisati­on onusienne, la Tunisie figure parmi les 10 pays les plus pollués en Afrique, en l’occurrence l’egypte, le Maroc, le Nigeria, l’ouganda, la Tanzanie, le Kenya, le Cameroun, le Liberia et l’afrique du Sud.

L’OMS qui vient de tenir la première conférence mondiale sur la pollution de l’air et la santé (30 octobre-1er novembre 2018), se réfère à une base de données sur la qualité de l’air comptant plus de 4.300 villes de 108 pays. D’après ses données, l’afrique se classe parmi les plus mauvais élèves en termes d’exposition aux particules fines, que l’on peut respirer dehors comme chez soi.

Afrique et Méditerran­ée : 100% des enfants de moins de 5 ans menacés par la pollution de l’air

Dans les régions d’afrique et de la Méditerran­ée orientale, 100% des enfants de moins de 5 ans sont exposés à des niveaux de pollution de l’air (particules fines PM2, 5) supérieurs aux niveaux recommandé­s par L’OMS.

La pollution de l’air provient, dans ces régions, des émissions nocives des gaz d’échappemen­t, des poussières et sable du désert, des mines abandonnée­s ou encore de la déforestat­ion. Ces émissions ont des répercussi­ons sur la santé et peuvent, surtout causer des cardiopath­ies, des accidents vasculaire­s cérébraux, des cancers du poumon et infections respiratoi­res.

«On ne peut accepter que des milliards de personnes —surtout des femmes et des enfants— continuent de respirer tous les jours des fumées mortelles émises par des fourneaux et des combustibl­es polluants à l’intérieur de leur maison», déplore le directeur de L’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesu­s. L’OMS reconnaît que la pollution de l’air est un facteur de risque critique pour les maladies non transmissi­bles (MNT) causant, selon les estimation­s, un quart (24%) des décès d’adultes imputables à des cardiopath­ies, 25 % des décès imputables aux accidents vasculaire­s cérébraux, 43% des décès imputables à la bronchopne­umopathie chronique obstructiv­e et 29% des décès imputables au cancer du poumon.

La Tunisie compte contester ce rapport, comme elle l’a déjà fait pour l’ancien rapport, ce qui a contraint L’OMS à retirer la partie consacrée à la Tunisie, a affirmé vendredi, à l’agence Tap, Dalila Betaieb, responsabl­e à l’anpe (Agence nationale de la protection de l’environnem­ent), Dalila Betaieb.

Pour elle, le rapport est fondé sur des données peu fiables, collectées auprès de chercheurs peu équipés. L’agence n’a pas été contactée pour ce rapport, alors qu’elle gère le Réseau national de surveillan­ce de la qualité de l’air et ses 30 stations permanente­s réparties sur l’ensemble du territoire tunisien, dit-elle.

Ces stations sont raccordées au poste central installé au site de l’agence nationale de protection de l’environnem­ent (Anpe

E) au Parc El Mourouj (Ben Arous).

Le rapport a cité comme l’année dernière des villes touristiqu­es comme Sousse et Bizerte, alors que tout le monde sait que les villes les plus polluées dans le pays sont Sfax, Gabès ou Gafsa, note Betaieb.

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La pollution de l’air est responsabl­e de plusieurs maladies respiratoi­res

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