Plusieurs revendications non satisfaites
Hormis l’augmentation du tarif d’embarquement depuis juillet dernier, bien d’autres demandes de la corporation des taxis n’ont pas abouti jusqu’à aujourd’hui
La Chambre syndicale régionale des propriétaires des taxis individuels du Grandtunis relevant de l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) menace de déclencher une grève générale le jeudi 15 novembre de 9h00 jusqu’à 13h00 et le vendredi 16 novembre de 5h00 à 21h00 en signe de protestation contre l’attitude des autorités et la non-activation du procès-verbal de la session du 6 avril 2018, paraphé par le ministère du Transport. Cette décision intervient après une réunion du bureau exécutif de la Chambre nationale des propriétaires de taxis individuels Le vice-président, M. Adel Arfa, annonce la couleur : «La grève est prévue pour deux journées consécutives, les jeudi 15 et vendredi 16 novembre». A ce titre, il soulève les nombreuses revendications qui ne sont toujours pas satisfaites mais pourtant formulées et stipulées dans un procès-verbal liant les deux parties impliquées que sont les professionnels des taxis et le ministère du Transport en date du 6 avril 2018. «Seule l’augmentation tarifaire du compteur kilométrique des taxis au taux de 13% a été actée. Mais nos autres revendications n’ont pas été satisfaites. C’est pour cette raison que nous avons décidé de débrayer la semaine prochaine». Toutefois, il coupe court aux affirmations que la grève est due au tollé suscité par l’affaire de la femme qui a giflé il y a un mois de cela un taximan durant l’exercice de son travail. Il relate : «Ce n’est qu’une affaire secondaire qui n’entre pas en considération dans la démarche engagée pour l’aboutissement de la grève». Il a évoqué ensuite l’article de loi N°33 qui date du 19 avril 2004 et qui n’est toujours pas appliqué dans ses termes même en 2018.
Soucis d’iniquité
Adel Arfa a également relevé des problèmes liés à l’iniquité régionale entre les différents gouvernorats de la Tunisie dans l’approvisionnement en gaz naturel, le GPL : gaz de pétrole liquéfié. Des infractions sanctionnant les chauffeurs de taxi pour le non-port de la ceinture de sécurité ont été relevées ce qui n’est pas du goût de M. Arfa. Il s’insurge: «L’obligation du port de la ceinture de sécurité était uniquement prévue pour les particuliers, ce qui ne se vérifie pas sur le terrain à cause de l’interprétation de la loi». Et pour cause. Le ras-le-bol des conducteurs de taxi s’explique largement par une pluie d’amendes de différentes natures qui les pénalisent. Qu’elles soient liées au règlement de la police d’assurance, au code de la route ou aux obligations professionnelles, ils se disent vraiment à bout. Un témoignage sur ce sujet a été apporté par un chauffeur de taxi qui s’est confié sur les déboires vécus au quotidien par les professionnels du secteur.
Aveu de malaise social
Un chauffeur de taxi raconte le désarroi vécu dans l’exercice de son activité. «Une grève est prévue si rien n’est fait par le gouvernement pour remédier au délitement que vit le secteur. C’en est trop des amendes qui pleuvent sur nous». Ce taximan n’est pas propriétaire de l’automobile jaune qu’il loue auprès d’un particulier. Il poursuit : «Nous nous sommes mis d’accord avec le propriétaire de ce taxi pour percevoir 30% des recettes du jour. Si je réalise 70 dinars de recettes, je ne percevrais qu’une vingtaine de dinars». Ce taximan, âgé d’une quarantaine d’années, est en réalité détenteur d’une licence en informatique qui finalement ne lui a pas permis de décrocher un travail dans sa branche de prédilection. Il s’est fait braquer dernièrement par deux énergumènes alors qu’il déposait un client dans un quartier populaire du Grand-tunis.
Cette énième grève risque de ne pas être au goût du ministère du Transport qui bataille sur de nombreux dossiers d’intérêt public.