Le syndicat réfractaire
La Fédération générale de l’enseignement secondaire ne cherche guère à calmer le jeu. En dépit de la position du Bureau exécutif de l’ugtt contre le boycott des examens dans les collèges et lycées, la Fges persiste et signe. C’est la décision de sa commission administrative sectorielle de l’enseignement secondaire qui prévaudra.
La Fédération générale de l’enseignement secondaire ne cherche, nullement, à calmer le jeu. En dépit de la position du Bureau exécutif de l’ugtt contre le boycott des examens dans les collèges et lycées, la Fges persiste et signe. C’est la décision de sa Commission administrative sectorielle de l’enseignement secondaire qui prévaudra.
Ainsi, donc, l’appel à la raison de l’instance supérieure de l’ugtt ne serait pas suivi d’effet et, comme nous le pensions, la Fges campera sur ses positions et n’obtempérera pas. Ce n’est pas nouveau. La même attitude avait été adoptée l’année dernière, mais, en fin de compte c’est le bon sens qui a eu le dessus. Est-ce une manoeuvre de ce syndicat pour prouver sa force et affirmer sa présence ? Tout est là pour confirmer cette hypothèse. Certains membres de la Fges s’évertuent à démontrer la justesse de leurs décisions et de leurs orientations. À travers des déclarations aux médias, ils essayent de minimiser la portée du désaccord avec la Centrale syndicale. Ils expliquent que cela entre dans le cadre des pratiques démocratiques au sein des structures de l’ugtt. L’argument massue que le syndicat ne cesse de brandir est toujours celui du recours à la base. D’ailleurs n’affirment-ils pas que l’ensemble des enseignants est tenu d’appliquer ce boycott quelles qu’en soient les conséquences.
Ce qui, faut-il le souligner, n’est pas pour satisfaire les parents ou les élèves. L’inquiétude n’a pas disparu puisque la conjoncture est très difficile. Les responsables de la Fges ont-ils tenu compte de la crise politique par laquelle passe le pays et, particulièrement, celle qui concerne la formation d’un nouveau gouvernement ? Comment pourra-t-on engager des négociations avec un gouvernement en cours de constitution avec toutes les incertitudes qui persistent ? Est-ce que ces syndicalistes ont oublié la menace de grève générale dans la fonction publique prévue pour le 22 novembre ?
C’est ce climat social et politique qui ne se prête pas, tellement, à des mouvements sociaux d’une telle ampleur. Ce qu’il y a de pire, aussi, c’est que la Fges profite du système trimestriel pour engager, à chaque fois, des débrayages et autres mesures d’escalade comme cela est évoqué dans le communiqué publié au terme de la dernière réunion de la Commission administrative sectorielle de l’enseignement secondaire. Cette fois, il paraît plus évident que jamais que la société civile ne restera pas indifférente. On en a, déjà, eu la preuve grâce à des mouvements de colère des parents et de certaines organisations de défense des élèves.