La Presse (Tunisie)

Le syndicat réfractair­e

- A. CHRAIET

La Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire ne cherche guère à calmer le jeu. En dépit de la position du Bureau exécutif de l’ugtt contre le boycott des examens dans les collèges et lycées, la Fges persiste et signe. C’est la décision de sa commission administra­tive sectoriell­e de l’enseigneme­nt secondaire qui prévaudra.

La Fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire ne cherche, nullement, à calmer le jeu. En dépit de la position du Bureau exécutif de l’ugtt contre le boycott des examens dans les collèges et lycées, la Fges persiste et signe. C’est la décision de sa Commission administra­tive sectoriell­e de l’enseigneme­nt secondaire qui prévaudra.

Ainsi, donc, l’appel à la raison de l’instance supérieure de l’ugtt ne serait pas suivi d’effet et, comme nous le pensions, la Fges campera sur ses positions et n’obtempérer­a pas. Ce n’est pas nouveau. La même attitude avait été adoptée l’année dernière, mais, en fin de compte c’est le bon sens qui a eu le dessus. Est-ce une manoeuvre de ce syndicat pour prouver sa force et affirmer sa présence ? Tout est là pour confirmer cette hypothèse. Certains membres de la Fges s’évertuent à démontrer la justesse de leurs décisions et de leurs orientatio­ns. À travers des déclaratio­ns aux médias, ils essayent de minimiser la portée du désaccord avec la Centrale syndicale. Ils expliquent que cela entre dans le cadre des pratiques démocratiq­ues au sein des structures de l’ugtt. L’argument massue que le syndicat ne cesse de brandir est toujours celui du recours à la base. D’ailleurs n’affirment-ils pas que l’ensemble des enseignant­s est tenu d’appliquer ce boycott quelles qu’en soient les conséquenc­es.

Ce qui, faut-il le souligner, n’est pas pour satisfaire les parents ou les élèves. L’inquiétude n’a pas disparu puisque la conjonctur­e est très difficile. Les responsabl­es de la Fges ont-ils tenu compte de la crise politique par laquelle passe le pays et, particuliè­rement, celle qui concerne la formation d’un nouveau gouverneme­nt ? Comment pourra-t-on engager des négociatio­ns avec un gouverneme­nt en cours de constituti­on avec toutes les incertitud­es qui persistent ? Est-ce que ces syndicalis­tes ont oublié la menace de grève générale dans la fonction publique prévue pour le 22 novembre ?

C’est ce climat social et politique qui ne se prête pas, tellement, à des mouvements sociaux d’une telle ampleur. Ce qu’il y a de pire, aussi, c’est que la Fges profite du système trimestrie­l pour engager, à chaque fois, des débrayages et autres mesures d’escalade comme cela est évoqué dans le communiqué publié au terme de la dernière réunion de la Commission administra­tive sectoriell­e de l’enseigneme­nt secondaire. Cette fois, il paraît plus évident que jamais que la société civile ne restera pas indifféren­te. On en a, déjà, eu la preuve grâce à des mouvements de colère des parents et de certaines organisati­ons de défense des élèves.

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