La Presse (Tunisie)

Ethiopiens et Erythréens fêtent la paix dans la course

Les deux pays se sont livré une guerre entre 1998 et 2000, qui a fait quelque 80.000 morts… Les relations étaient restées tendues ensuite

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AFP — Des milliers d’éthiopiens et d’érythréens ont participé dans l’allégresse à une course de 10 km hier dans les rues d’addis-abeba, pour le premier événement sportif d’ampleur depuis la signa- ture d’un accord de paix entre leurs deux pays en juillet. Cette course est un nouveau marqueur de la fraternité retrouvée entre les deux voisins de la Corne de l’afrique, tout juste sortis de deux décennies de profonde hostilité. Mohammed Ahmed, un Éthiopien, a expliqué à L’AFP s’être mis en disponibil­ité de son travail pour s’entraîner dur en vue de cet événement «noble». «Je suis très heureux. Je ne sais même pas comment je peux exprimer ma joie. Il n’y a rien d’autre que l’amour, la réconcilia­tion et le bonheur dans ce monde», a-t-il déclaré.

AFP — Des milliers d’éthiopiens et d’érythréens ont participé dans l’allégresse à une course de 10 km hier dans les rues d’addis-abeba, pour le premier événement sportif d’ampleur depuis la signature d’un accord de paix entre leurs deux pays en juillet.

Cette course est un nouveau marqueur de la fraternité retrouvée entre les deux voisins de la Corne de l’afrique, tout juste sortis de deux décennies de profonde hostilité. Mohammed Ahmed, un Éthiopien, a expliqué à L’AFP s’être mis en disponibil­ité de son travail pour s’entraîner dur en vue de cet événement «noble». «Je suis très heureux. Je ne sais même pas comment je peux exprimer ma joie. Il n’y a rien d’autre que l’amour, la réconcilia­tion et le bonheur dans ce monde», a-t-il déclaré.

Son optimisme était partagé par Chalachew Addis, un policier qui avait des raisons personnell­es de prendre part à la course.

Chalachew, lui-même Ethiopien, a un frère vivant en Erythrée et dont il est resté séparé pendant 20 ans. Ils se sont revus pour la première fois quand la frontière a rouvert en septembre. «Avec la réouvertur­e de la frontière, mon frère est revenu en Ethiopie pour la première fois en 20 ans et nous nous sommes revus», a-t-il raconté, le regard radieux.

«Je cours en portant le drapeau érythréen. Je suis très heureux que ce jour soit arrivé», a-t-il ajouté.

Nega Belay, un ancien entraîneur de la star de l’athlétisme érythréen, Zersenay Tadesse, et représenta­nt de la communauté érythréenn­e à Londres, a fait écho à ces propos.

«Ce n’est pas la course de deux peuples, mais d’un seul peuple. Ce qui les différenci­e est mineur, on peut même dire qu’il n’y a pas de différence­s. Ils sont proches en tout», a-t-il estimé.

M. Nega a dit oeuvrer à l’organisati­on d’un événement du même type dans la capitale érythréenn­e Asmara pour le Nouvel An 2019. Ancienne province éthiopienn­e, l’érythrée a déclaré son indépendan­ce en 1993 après avoir chassé les troupes éthiopienn­es de son territoire en 1991 au terme de trois décennies de guerre.

Les deux pays se sont livré une guerre entre 1998 et 2000, qui a fait quelque 80.000 morts, notamment en raison d’un conflit frontalier.

Les relations sont ensuite restées particuliè­rement tendues, en raison du refus de l’éthiopie de céder un territoire frontalier disputé, malgré un jugement favorable à l’érythrée en 2002 d’une commission indépendan­te internatio­nale soutenue par L’ONU.

L’arrivée au pouvoir en avril du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, un réformateu­r âgé de 42 ans, a changé la donne. Il a lancé un processus de réconcilia­tion, qui a débouché sur un accord de paix en juillet. Ce rapprochem­ent s’est matérialis­é par la réouvertur­e des ambassades et de la frontière commune, et le rétablisse­ment des liaisons aériennes, des relations commercial­es et des lignes téléphoniq­ues.

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