La Presse (Tunisie)

BCE tient le langage du coeur

- A. ZAÏBI

En marge du Forum de Paris pour la paix, à l’occasion du centenaire de l’armistice, un panel a été organisé pour le lancement de l’initiative de Reporters sans frontières : «La déclaratio­n internatio­nale sur l’informatio­n et la démocratie»

Le président Béji Caïd Essebsi a été choisi parmi quelques chefs d’etat (France, Sénégal, Costa Rica) et de gouverneme­nt (Canada, Norvège), ainsi que la directrice générale de l’unesco et le président du Conseil européen, pour participer au lancement de cette initiative qui devra aboutir à une coalition internatio­nale pour défendre l’informatio­n et la démocratie partout dans le monde. L’initiative a été élaborée et préparée par une commission d’experts internatio­naux et vise la préservati­on et la garantie de la liberté de la presse, sa diversité et son intégrité. Dans son allocution, le président Caïd Essebsi a choisi de se défaire de son texte préalablem­ent préparé et écrit pour «tenir le langage du coeur», comme il l’a souligné après avoir rendu hommage au président français, Emmanuel Macron, «pour tout ce qu’il a fait», dans le cadre de la célébratio­n à Paris du centenaire de l’armistice de 1918. Après avoir demandé la permission à l’illustre assistance de s’adresser à son pays et à son peuple, le chef de l’etat a souligné, en substance, que dans les pays africains, arabes et musulmans, dont la Tunisie fait partie, la liberté d’expression n’est pas une pratique courante. Toutefois, dit-il, «je voudrais dire aux Tunisiens que nous somme préparés à cela, en raison du processus démocratiq­ue que nous avons engagé car il ne peut y avoir de démocratie sans un Etat de droit et sans la liberté d’expression et sans la liberté de la presse».

Le chef de l’etat saisira l’occasion pour rappeler que la Tunisie est préparée à la démocratie depuis 60 ans, expliquant cela, après avoir rendu hommage à Bourguiba, par la gratuité de l’enseigneme­nt et son obligation pour tous les enseignant­s, ainsi que par la liberté et les droits de la femme tunisienne. Le président Caïd Essebsi a également brossé un tableau exhaustif de la transforma­tion du paysage médiatique après 2011 qui compte désormais des dizaines de journaux, de radios et de télévision­s notamment privées. «C’est encore difficile parfois pour le Tunisien moyen de se retrouver et de trouver la vérité dans ce foisonneme­nt d’informatio­ns, mais nous y arriverons».

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