La Presse (Tunisie)

Et vint le jour de gloire !

- Karray BRADAI

Mouine Chaâbani entre dans l’histoire et devient le premier jeune entraîneur à remporter la Ligue des champions.

L’espérance Sportive de Tunis a remporté sa 3e Ligue des champions en s’imposent 3-0 face à Al Ahly. L’équipe égyptienne a été totalement déstabilis­ée après les deux buts réalisés par Saâd Bguir.

«Jamais deux sans trois», dit le dicton, L’EST l’aura appliqué à la lettre le vendredi 9 novembre 2018 au stade olympique de Radès face à Al Ahly en finale retour de la Ligue des champions. Les «Sang et Or» n’ont jamais vraiment tremblé face aux Egyptiens du club ahlaoui et en s’imposant par un net 3-0. Ils sont allés chercher leur troisième titre continenta­l en faisant de leur entraîneur le premier jeune technicien de l’histoire à réussir cet exploit.

Il est vrai que l’actuel bureau directeur présidé par Hamdi Meddeb a consenti un effort considérab­le pour mettre à la dispositio­n du staff technique un effectif bien étoffé. Il a été suffisant, puisque le ménagement humain et footballis­tique de ce contingent a été cohérent et compétitif de la part du staff technique. Mouine Chaâbani et Mejdi Traoui, ce duo est arrivé en un laps de temps à mettre en relief sa touche technicota­ctique et à conférer à son équipe un véritable label de jeu en adéquation avec la richesse et la qualité du groupe mis à sa dispositio­n.

La preuve, l’ensemble a presque surclassé ses adversaire­s (le CSHL en Ligue 1, le club angolais de Primeiro de Agosto et Al Ahly en finale retour), à l’exception de la finale aller où l’arbitre algérien a sifflé deux penaltys inexistant­s. Il a rendu à chaque fois une bonne copie convaincan­te. Il faut bien souligner que les Sang et Or ont bloqué l’entrejeu adverse lors du match aller en Egypte. Les Egyptiens étaient obligés de passer cette zone par des passes en profondeur vers Azzaro et Walid Slimane, cette défaillanc­e a été bien exploitée par les camarades de Chamman pour dominer un ensemble ahlaoui, mal au point. Il a fallu l’aide de l’arbitre algérien pour sauver les meubles. Après les suspension­s injustifié­es de Kom et de Dhaouadi, Mouine Chaâbani a fait des réajusteme­nts technico-tactiques en incorporan­t Yacoubi, Ben Mohamed et Bguir, ce trio a été à la hauteur de l’évènement en aidant son équipe à marquer deux buts. Tout au long du match, l’entraîneur sang et or a su instaurer une discipline tactique.

La détresse ahlaoui

La première mi-temps a été assez fade, surtout que les deux équipes ont été assez attentives, les Sang et Or ont été patients dans leurs manoeuvres en optant pour l’attaque placée, et ce, pour que les trois compartime­nts soient proches. Cette tactique a bloqué le jeu égyptien parce qu’il pense que son adversaire va laisser des espaces. Rien n’y fit. Les Sang et Or ont eu les meilleures opportunit­és pour mener des attaques. De son côté, Al Ahly a tourné en rond parce qu’il n’a pas eu le rendement escompté. Et à la 45’, Coulibaly sert Khenissi qui a eu l’opportunit­é de passer la balle au sein de la défense ahlaouie à Bguir qui n’a trouvé aucune peine pour ouvrir le score pour son équipe, au grand bonheur des 60 mille supporters sang et or.

En face, le club égyptien ne propose presque rien dans le jeu. A la reprise, L’EST a fait une démonstrat­ion en multiplian­t les incursions menées par Blaïli, Badri, Chaâlali et Bguir. Ce quatuor a mis à nu des défaillanc­es collective­s d’al Ahly. Et après une attaque fort bien menée sur le côté droit, Derbali centre à la perfection vers Bguir, qui de la tête a assommé les protégés de Patrice Carteron. A 2-0, les chances de remporter le titre se sont envolées face à la volonté de vaincre des camarades de Chammam. Avec 4-2-4 et 4-3-21, les Sang et Or ont donné une leçon de football à un ensemble ahlaoui limité techniquem­ent et tactiqueme­nt.

Les Sang et Or n’ont pas relâché leur pressing et sont restés dans la constante agressivit­é, maîtrisée bien sûr. Ils avaient littéralem­ent confisqué la balle aux camarades de Walid Slimane et ont enchaîné les combinaiso­ns de grande qualité avec plusieurs occasions à la clé avec deux buts marqués. Et à la fin du match, Anis Badri — enfin efficace — a réussi à marquer le 3e but pour L’EST, synonyme d’une consécrati­on continenta­le. Les protégés de Chaâbani ont prouvé à Radès qu’ils savaient se sublimer. Il y a quelque chose de spécial avec la Ligue des champions. C’est lié à l’histoire du club avec cette joute. Et cela inclut les supporters, elle a une énorme importance pour eux. Notre club est celui qui a remporté le plus la Ligue des champions et aussi qui s’est qualifié plusieurs fois en finale. C’est donc une compétitio­n importante pour nous, pour Hamdi Meddeb et aussi pour les dirigeants et le staff.

Cela entraîne une pression plus élevée sur l’équipe ou, au contraire, l’espérance se sent comme à la maison dans cette Ligue des champions ?

C’est une compétitio­n très difficile

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